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40 millions d’automobilistes : réaction suite au décret n°2012-3 sur la sécurité routière

jeudi 5 janvier 2012 , par Arthur

40 millions d’automobilistes communique.

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Les mesures figurant dans le décret publié ce jour, 4 janvier 2012, cèdent une fois encore au dogme du tout répressif. Les citoyens ne font plus le lien entre la répression et la politique de sécurité routière. Mettre en place un dispositif de prévention efficace suppose de connaître les conditions de survenance des accidents.

Quelles sont les vraies causes de l’accidentalité en 2011 ?

Fort de l’analyse de son Institut d’Etude des Accidents de la Route créé en janvier 2011, 40 millions d’automobilistes est à même d’apporter ses premiers commentaires sur les chiffres provisoires de l’accidentalité en décembre 2011 et ceux de l’année 2011.

Les trois causes majeures d’accidentologie répertoriées par l’Institut d’Etude des Accidents de la Route créee par l’association en janvier 2011 sont :

l’alcoolémie, la somnolence au volant et les usagers vulnérables.

« Sauver 1000 vies », c’est agir sur ces trois causes majeures d’accidentologie.

1. Agir contre la somnolence et l’inattention au volant

Constat de l’institut : 37,7 % des personnes tuées (soit 857 à fin juillet) le sont en ligne droite dans le contexte d’une modification inexpliquée de trajectoire.

La somnolence ne se limite pas aux autoroutes et aux longs trajets. Nos sondages qualitatifs démontrent qu’une très grande majorité des conducteurs ont déjà frôlé l’accident pour une cause de somnolence à un moment ou un autre.

Recommandations :
- Développer des campagnes massives de sensibilisation et d’information en direction du grand public,
- Inciter les constructeurs d’automobiles à développer des technologies embarquées permettant d’informer le conducteur,
- Travailler avec les constructeurs de routes sur des solutions rapidement adaptables (bandes sonores doubles, marquages au sol...) sur l’ensemble du réseau routier.
- Favoriser les interfaces à commande vocale pour toutes les technologies de communication et d’information embarquées à bord des véhicules (GPS, aide à la conduite, téléphone...)

2. Inciter à l’usage du réseau autoroutier

Constat de l’institut : notre observation confirme que, comme le précise les données officielles, le réseau autoroutier est 7 fois moins accidentogène que le réseau routier secondaire. A fin juillet on enregistre 148 tués sur autoroute (soit 6.5 % du nombre total).

Recommandations :
- Développer le maillage autoroutier pour assurer une liaison sécurisée entre toutes les grandes villes de France.
- Maîtriser les tarifs des péages autoroutiers pour en permettre l’accès à tous, en demandant à l’Etat d’augmenter la durée des concessions et d’autoriser l’adossement.

3. Sensibiliser les 2 roues motorisés

Constat de l’institut : de janvier à juillet on dénombre 587 tués en 2 roues motorisés, soit 25.81 % du total. Dans 40 % des cas, le conducteur a un accident seul. On observe ensuite 3 typologies très spécifiques aux 2 roues motorisés du fait de leur vulnérabilité. C’est le cas pour les carrefours en agglomération (22 tués), pour les « tourne à gauche » (56 tués), ainsi que pour les chocs arrières (33 tués).

Recommandations :
- Favoriser l’accès aux équipements performants et utiles (visibilité, protection en cas de chutes...) en raison de leur forte vulnérabilité.
- Développer des campagnes massives de sensibilisation des motards sur l’enjeu vitesse et surtout sur le besoin d’anticipation nécessaire.
Utiliser la technologie du marquage au sol anti dérapant dans les villes.
Mettre en œuvre le contrôle technique des cyclomoteurs.

4. Lutter contre l’alcool et les stupéfiants

Constat de l’institut : l’alcool et la drogue sont des problèmes de société qui se répercutent sur la route. C’est un enjeu devenu majeur, principal fléau sur la route, qui entraîne inconscience des risques, vitesse, absence de ceinture. L’alcool et la drogue sévissent en toutes circonstances et pour tous les types d’accidents. Si la Sécurité Routière constate que 30 % des tués sont dus à l’alcool, nous distinguons plus particulièrement que dans 6 % des cas le taux d’alcoolémie est très élevé (supérieur à 2 g ). Ce qui est vraiment préoccupant.

Recommandations :
- Renforcer de façon déterminante les contrôles d’alcoolémie et de stupéfiants, avec une action ciblée et harmonisée, sur l’ensemble du territoire national.

5. Améliorer les infrastructures routières

Constat de l’institut :

  • Les intersections : 145 personnes tuées à fin juillet au niveau d’une intersection (6.37 %). Le
    problème majeur se situe après le respect du stop lorsqu’il faut traverser la voie prioritaire ou s’insérer dans le trafic. Cela ne peut se faire sans une prise de risque et dans ce cadre les jeunes se débrouillent beaucoup mieux que les séniors car dans la moitié des cas, le conducteur a plus de 60 ans.
  • Les dépassements : 170 personnes tuées à fin juillet (7.47%)

Recommandations :
- Développer le concept de « la route intelligente » pour améliorer l’information des conducteurs en temps réel sur tous les aspects (règlementation, difficultés, risques, densité de trafic, alternatives, conditions climatiques).
- Poursuivre l’aménagement des intersections en favorisant la construction de ronds points afin de limiter les risques rencontrés par certaines catégories d’usagers au moment de s’insérer dans le trafic.
- Créer sur le réseau secondaire des zones alternatives de dépassement afin de limiter les collisions frontales.

6. Aider les conducteurs à adapter leur vitesse dans les zones à risque

Constat de l’institut : de janvier à juillet, 328 personnes (soit 14.42 %) se tuent en perte de contrôle en virage. Cette perte de contrôle est liée à une vitesse inappropriée aux circonstances.

Recommandations :
- Veiller au positionnement judicieux des radars compris par tous et développer l’utilisation des radars pédagogiques dans toutes les zones à risque et plus particulièrement avant les courbes afin d’amener les conducteurs à adapter leur vitesse.
- Harmoniser et rendre compréhensible les limitations de vitesse incohérentes (autant en milieu urbain que sur route) pour s’assurer de la respectabilité de la règle. Cela concerne les limitations excessives mais également toutes les limitations dites « de convenance » accordées par les gestionnaires de voiries, sur pression de riverains.

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Le site de 40 millions d’automobilistes

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