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Biocasq : protection biomécanique

mardi 17 août 2010 , par Jean-François

L’Institut de Mécanique des Solides et des Fluides (IMFS), l’Université de Strasbourg et le CNRS ont travaillé sur le projet BIOCASQ depuis 2005 et nous ont livré leurs conclusions.

L’objectif de ce projet est d’améliorer la protection de la tête du motocycliste au choc en utilisant la dernière génération d’outils de prédiction de lésions de la tête et en faisant appel aux récentes méthodes de caractérisation et de modélisation de matériaux composites. Les travaux ainsi menés devraient permettre une diminution de l’ordre de 50% des lésions crâniennes.

Quand on sait qu’en 2009, près de 800 motards ont perdu la vie et que dans la grande majorité des cas, la mort est consécutive à un traumatisme crânien, l’intérêt de cette étude est évidente .

Protocole de recherche et modélisation

Le protocole de recherche a été on ne peut plus précis. Quarante quatre cas d’accidents deux roues avec traumatisme crânien ont été passés au crible et décortiqués. Dans chacun des cas, la cinématique de la victime et les chocs ont été étudiés. Le but est de modéliser le comportement d’un casque en matériaux composites (époxy et fibres de verre) sur lequel les chercheurs ont effectués des tests mécaniques de traction et sous impact

Enfin, les chercheurs ont optimisé le casque d’après une modélisation couplée du casque et de la tête humaine, selon des critères biomécaniques. Des tests ont été effectués sur des têtes casquées et reconstituées.

Le choix de casque en matériaux composites n’est pas dû au hasard. La coque en composite, associant résine époxy, utilisée également pour certaines planches de surf, et fibres de verre, en absorbant le choc, va se briser au moment de la collision et contribuer par la même à atténuer le choc.

Pour un choc à 30 km/h, le risque de blessures tombe à 30% contre 80% avec un casque classique. Mais le professeur Willinger de l’IMFS demeure réaliste : « Pour un impact à 50 km/h, il n’y a aucune chance de survie, sauf si l’on construit des casques beaucoup plus épais ».

Prototype et normes

Un prototype a été créé. Ces résultats sont d’une grande utilité pour le développement de nouveaux casques, à destination des bureaux d’études des constructeurs. Ils ouvrent des perspectives pour de nouveaux projets sur la protection de la tête en considérant non plus le HIC4 (Head Injury Criteria) mais des critères basés sur la modélisation biomécanique.

Au-delà de cette réalisation, l’étude pourrait permettre également de faire évoluer les normes en matière de casque car les chercheurs sont allés plus loin que celles-ci. Parmi ces normes, l’indice de blessure à la tête imposé aux fabricants de casque est près de trois fois moins contraignant que celui soumis aux constructeurs de voiture.

Des équipementiers sont d’ores et déjà intéressés et un nouveau type de casque devrait voir le jour d’ici deux à trois ans.

Le site de l’Institut de Mécanique des Solides et des Fluides

Voir aussi notre article « Casques : notation Sharp » et Test casques : la Suisse aussi

Biocasq : reconstruction de la cinématique du motocycliste et simulation du trauma crânien Biocasq : test d'impact

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