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Essai Aprilia Mana 850 : moto-matic

mardi 22 septembre 2009 , par Emmanuel G.

Aprilia Mana 850

Une fois n’est pas coutume, l’ASF est parti faire l’essai d’une moto, l’Aprilia Mana 850. Cette moto ne nous est pas totalement inconnue. Elle partage en effet son coeur avec le Gilera Gp 800 et elle se voit dotée d’une boite séquentielle.

Tour du propriétaire

Ce qui frappe d’emblée quand on regarde L’Aprilia Mana 850, c’est sa hauteur. La selle culmine en effet à 800mm et on se dit que l’ Aprilia Mana 850cc va être difficile à conduire, surtout pour les petits gabarits. Bien sur, et par rapport à un scooter, l’ Aprilia Mana 850 ne dispose d’aucune protection pour les jambes. Là aussi, on se dit qu’on va être servi question turbulences.

Une seule béquille, la latérale, pour tenir la moto à l’arrêt, un moteur qui semble contenir tout juste dans l’espace qui lui est dévolu, pas de suspension sur l’axe de la roue, un pot court qui pointe vers le ciel, le look est soigné. Elle ressemble plus à un trail qu’à un roadster. L’énorme optique avant incliné finit de lui donner sa personnalité.

Les compteurs prennent place juste au dessus dans un ensemble petit et bien exposé. Un compteur de vitesse à aiguille prend place au dessus d’une fenêtre digitale qui affiche les indications de l’ordinateur de bord. Pas de compte-tours mais une série de diode qui indique le régime moteur, avec une dernière diode en rouge.

Aprilia Mana 850

L’ordinateur affiche le mode choisi sur les trois possibles, Touring, Sport, Rain. Au bouton gauche, vous pourrez faire défiler la température extérieure, la consommation d’essence, le trip journalier, le temps de roulage...

La présence du sélecteur au pied gauche et de la pédale de frein au pied droit, nous rappelle que nous sommes bien en présence d’une moto. A cette différence que sur la poignée gauche, il n’y a pas de levier d’embrayage. Le commodo gauche comporte deux palettes qui permettent de monter, sur le devant et descendre, à l’arrière les vitesses, un bouton d’ouverture du coffre qui se trouve à la place du réservoir, en plus des traditionnels boutons de clignotants, klaxon, appel de phare et passage phare-route. A droite, le bouton de démarreur et celui du changement de la cartographie d’allumage.

A l’arrière, l’absence de montants de suspension permet de d’alléger l’allure générale de l’Aprilia Mana 850. Pilote et passager semble donc suspendu dans le vide. Ce dernier est installé pas trop en hauteur et ses repose-pieds sont bien positionnés. Il pourra se maintenir (obligatoire) grâce à la poignée qui vient souligner l’arrière de la Mana.

Aprilia Mana 850

Entre les deux, ce qui ressemble à un réservoir se trouve être un coffre pouvant contenir un casque intégral. Le réservoir d’essence se trouve repoussé à l’arrière, comme sur le Gp 800.

A noter un frein de parking qui se trouve sur le côté gauche et qui pourrait faire croire à une commande de starter, comme sur les anciennes motos. Un clin d’oeil des ingénieurs Aprilia ?

Aprilia Mana 850

Les rétroviseurs sont les mêmes que ceux du Gilera Fuoco. A ce niveau de prix, petite déception.

Moteur

Contact. L’aiguille du compteur de vitesse va et vient, tandis que les voyants de régime défilent. Au démarrage, les habitués de scooter n’oublieront pas serrer le frein. Le moteur s’élance mais le son est aigrelet. De ce point de vue, petite déception. Comme il n’y a pas de compte-tours, on peut évidemment pas savoir quel est le régime. En mode Touring, aucune indication du rapport n’est affiché. On ne sait donc pas non plus quelle vitesse est engagée mais étant à l’arrêt, nous pouvons en conclure que nous sommes au point mort.

Une fois montée sur la selle, la première impression est que si la moto est haute, la selle est très fine sur l’avant et malgré ses 800mm, l’Aprilia Mana 850 permet aux plus petits, comme Christian, de poser les pieds à terre sans trop de souci.

Pour démarrer, il ne faut surtout pas oublier de replier la béquille. La sanction de cet oubli est immédiate : coupure moteur. Donc, béquille repliée, la première rotation de la poignée se fait avec une certaine circonspection. Comment va réagir la l’Aprilia Mana 850 ?

Aprilia Mana 850

Et bien, elle réagit bien, et même très bien. Après quelques minutes de parcours, il n’y a plus de doute. Nous sommes bel et bien en présence d’une moto. Les ingénieurs du groupe Piaggio dont fait partie maintenant Aprilia ont, à partir du même moteur, créé deux machines au caractère bien spécifiques. Le Gp800 conserve tous les attributs du scooter tandis que la Mana conserve tous ceux de la moto.

D’abord, il y a cette accélération, digne des meilleures motos. La boite automatique, à 7 rapports en manuel, fait très bien son office et gère le meilleur rapport. Elle monte les rapports sans même que le pilote s’en aperçoive. Cette poussée du moteur est presque sans limite et surtout continue, de zéro à sa vitesse maxi, près de 200km/h. Le moteur n’est pas du tout bridé par la boite automatique. De ce point de vue, l’accord boite-moteur est parfait. Le scootériste et le motard seront comblés et l’Aprilia Mana 850 vous permettra de conduire selon votre humeur en scootériste ou en motard, avec la même machine.

Ensuite, il y a le frein moteur lors d’une coupure des gaz. Dommage que cette coupure ne soit pas aussi vigoureuse jusqu’à l’arrêt complet. L’Aprilia Mana 850 semble rouler en roue libre en dessous de 20km/h.

La position de conduite est plutôt en appui sur le guidon, ce qui favorise la maniabilité. Alliée à un centre de gravité placé bas, l’Aprilia Mana 850 se révèle être vive et précise avec sa fourche inversée de 43mm. Les évitements se font avec une aisance déconcertante. Pour un peu, on se croirait au guidon d’un vélo et non d’une moto de 210kg.

Sur route, le pare-brise manque cruellement sur l’Aprilia Mana 850. A vitesse soutenue, la pression du vent se fait sentir sur les bras. Aprilia commercialise d’ailleurs en option un équipement « GT » qui comprend une tête de fourche et un top case. La ligne générale en prend un coup mais pilotes et affaires seront à l’abri.

La garde au sol est suffisante pour s’amuser sur les petites routes et prendre de l’angle.

Automatisme

Chez Aprilia, automatisme rime avec simplicité. Ici et contrairement à Honda avec sa DN01, le principe des poulies cher aux scooters a été conservé. Aprilia s’est « contenté d’assister le travail des poulies avec un moteur électrique qui va jouer sur la démultiplication finale. Aprilia rejoint Suzuki et son Secvt étrenné sur son Burgman 650. Le résultat est un véritable automatisme tout en douceur.

Aprilia Mana 850

En mode Sport, les vitesses sont passées plus tard, tout comme le frein moteur qui semble tenir plus longtemps. Sans indication de compte-tours, difficile de dire à quel régime exactement. En ville, le mode Sport permet de reculer la limite de la roue libre et sur route, les accélérations se font avec plus de poussée, au détriment de la consommation. Ou sur routes sinueuses, pour bénéficier au maximum du frein moteur. Dans cette configuration, l’ordinateur de bord affiche la vitesse engagée. Et aucune crainte de s’arrêter en 5ème ou 7ème, l’automatisme gère et repasse la première.

Le mode Rain, comme son nom l’indique en anglais permet de rouler sous la pluie ou sur chaussée glissante avec « seulement » 70% de la puissance des trois premiers rapports.

En usage courant, le mode Touring est, en fait, celui qui sera le plus souvent utilisé. Il permet de profiter pleinement du moteur sans se soucier du passage de vitesses.

A l’entrée des virages, le frein moteur est présent et à la ré-accélération, l’Aprilia Mana 850 aura rétrogradé pour vous permettre de relancer sans souci. On n’a plus alors qu’à se concentrer sur la conduite. Un nouveau plaisir, à moto.

Freins

Il n’y a pas de freinage couplé sur l’Aprilia Mana 850, et c’est au conducteur-pilote de (re)trouver ses marques.

Le disque avant est de 320mm à étriers flottants à quatre pistons et l’arrière est équipé d’un disque de 260mm. Notre modèle d’essai était équipé de l’ABS. Et heureusement, l’ABS préserve les sensations de freinage. Le frein avant est direct et offre une bonne attaque. Malheureusement, la fourche est beaucoup trop souple et lors des freinages, l’Aprilia Mana 850 a tendance à plonger, comme le ferait un trail. Dommage car cette sensation de plonger nuit à l’agrément général que procure l’Aprilia Mana 850. Du coup, on saisit la poignée de frein moins fortement.

Aprilia Mana 850

Le frein arrière n’est pas là seulement pour stabiliser le freinage. Il assure son rôle, même si son diamètre est plus petit. Et comme la suspension arrière n’est pas trop souple, l’accord ici est proche de la perfection.

Conclusion

En matière de moto automatique et à 9.600 ? la version de base, l’Aprilia Mana 850 est certainement la moins chère du marché tout en préservant les sensations d’une moto à boite traditionnelle. Il faut compter 600 ? pour la version ABS de notre essai, soit 10.200 ?.

L’Aprilia Mana 850 joue également la carte de la polyvalence en offrant une capacité d’emport, certes limitée mais qui n’existe pas sur d’autres motos.

L’Aprilia Mana 850 inaugure un nouveau genre qui tient à la fois du scooter et de la moto. Du scooter, elle emprunte l’automatisme et l’absence d’à-coup lors des passages de vitesses. Elle emprunte aussi les aspects pratiques, comme le coffre. De la moto, elle conserve le frein moteur et la vigueur des accélérations. Un mélange des genres qui profite à la polyvalence et permet à la Mana d’être une moto concept.

Un concept et une machine aboutis comme ça, on en redemande !

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