Essai Burgman 650cc 2013 Executive : le même en totalement différent

Le vaisseau amiral de Suzuki, le Burgman 650, revêt de nouveaux atours en cette année 2013. Suzuki a pris son temps pour mettre au goût du jour un scooter qui aura vu le jour en 2002 dans sa version Genuine. C’est en 2004 que la version Executive a vu le jour.

Tour du propriétaire

Le nouveau Suzuki Burgman a l’air plus fin, moins gros. Cette impression provient essentiellement de l’arrière, la carrosserie des flancs est en effet moins haute. L’avant est également plus incliné avec un creux plus prononcé au niveau du tablier et le bec de l’avant est plus pointu. Le résultat est que visuellement, nous sommes loin du bon gros scooter d’avant. Le millésime 2013 reste un gros scooter mais qui aurait suivi un régime minceur.

L’avant se voit doté de feux de position à leds séparés Ils viennent souligner l’angle du tablier avant. Le bloc optique a été agrandi. Les rétroviseurs sont maintenant en deux teintes, noirs sur le bas et couleur carrosserie sur la partie supérieure. Le tablier qui passe sous les repose-pieds a été raccourci et ne court plus jusqu’à l’arrière. Cette rupture permet de dégager une impression de légèreté. La grande boite à gants du tablier avant est maintenant dans la couleur de la carrosserie. Le résultat est que le conducteur n’a plus cette masse noire sous les yeux, comme avant.

A l’arrière, le pot est devenu triangulaire et pointe vers le ciel. Le bloc optique à l’arrière est redessiné et sa partie basse est en plastique gris. Là-aussi, ce mélange de gris et de couleur carrosserie allège et modernise l’impression que donne le scooter.

Au tableau de bord, des cadrans à aiguilles refont leur apparition. Ils sont de part et d’autre d’une fenêtre digitale qui regroupe les informations de :

• niveau d’essence
• de température extérieure ou la consommation d’essence
• de kilométrage avec un total et deux partiels
• la température moteur
• les rappels de maintenance
• la température extérieure
• le mode et la vitesse sélectionnés pour la boite
• l’heure.

Les différents voyants sont regroupés sur le haut des compteurs. Par rapport à l’ancien, le compte tours et les voyants gagnent en lisibilité. Le compte-tours s’enrichit d’un voyant « Eco conduite ». Pour passer d’un affichage à l’autre pour les informations, c’est la bonne vieille méthode du bouton à appuyer. Celui-ci est planté près des compteurs et non au commodo, donc un peu loin pour changer l’affichage tout en roulant. On se consolera en se disant que cela fera un bouton de moins sur l’un des commodos.

Justement, au niveau des commodos, le gauche fait toujours aussi chargé avec :

• appel de phare gâchette
• commande déploiement / fermeture des rétroviseurs
• sélecteur vitesse « + »
• sélecteur vitesse « - »
• passage en plein phare
• passage en mode Power
• commande de clignotants
• passage en mode manuel
• commande des poignées chauffantes*.

*spécifique au modèle Executive.

Comparativement, le commodo droit frise l’indigence avec seulement :

• coupe circuit
• warning
• réglage en hauteur de la bulle
• démarreur.

Position de conduite

Le Suzuki Burgman 650cc 2013 a pour lui une position de conduite excellente. Les plus petits pourront s’avancer sur la selle pour toucher les deux pieds au sol. Ils seront aidés en cela par une selle très fine sur la partie avant et un plancher largement échancré pour gagner quelques précieux centimètres par le fait que les jambes seront droites, sans avoir à enjamber le dit-plancher. Les plus grands ne seront pas tassés car ils pourront étendre les jambes à leurs aise. En position de conduite, les plus grands se plaindront d’avoir les genoux proches du tablier. Trop proches même cas d’accident.

Avec le dosseret réglable sur 50mm, le conducteur trouvera la position idéale pour s’installer.

Le guidon revient vers le conducteur sans être envahissant. Le conducteur se retrouve dans une position qui appelle le cruising, façon "Harley". Quelques centimètres en hauteur de plus, une veste à franges et on s’y croirait.

Passager

Le passager est bien installé. Plus en hauteur par rapport au conducteur pour profiter (un peu) de la route tout étant protégé par ce dernier. La place dont il dispose est tel qu’il pourra au choix, se coller au conducteur, ou reculer le plus possible pour profiter du dosseret. Les repose-pieds ont été surélevés de 10mm par rapport à la version précédente et il pourra ainsi y prendre appui.

Les poignées de maintien courent tout le long de la partie arrière et le passager pourra ainsi s’agripper selon ses envies.

Boite automatique

Le Burgman 650cc dispose d’une boite automatique qui a trois modes : "D", pour Drive. C’est le mode tout automatique, celui est le plus couramment utilisé. Ce mode automatique est complété d’un mode Power. Dans cette configuration, le régime moteur tutoie la zone rouge et passe les vitesses à un régime plus haut de 1.500tr/mn par rapport au mode "D". Les passages de vitesses se font également de façon plus heurtée qu’en mode "D".

Enfin, dernier mode, vous passez vous-même les vitesses grâce aux deux commandes placées au guidon. L’électronique est cependant présente qui vous empêchera de vous arrêter complètement en 5ème, en rétrogradant au point mort.

En mode "D", le moteur est comme étouffé. Les paramètres de la gestion électronique privilégient la souplesse et la consommation. C’est dans ce mode d’ailleurs que le voyant "Eco-conduite" s’allume. Le moteur n’est pas anémique, il est simplement retenu par l’électronique. Ce n’est que quand vous arrivez dans la zone des 5.000tr/mn que le moteur s’exprime. En dessous de ce régime, c’est le couple qui s’exprime, et à 5.500tr/mn, c’est la puissance qui prend le relais et la bonne santé du moteur vous gagnera rapidement.

Si vous souhaitez vous amuser avec le Burgman, il faut passer en mode manuel. A l’accélération, vous n’avez même pas besoin de couper les gaz. Le pouce gauche sur le bouton vitesse "+", rotation maximum de la poignée, en grand, vous n’avez qu’à presser vitesse "+" et le Burgman enchaine les rapports à la volée. Dans cette configuration, le Burgman se transforme en un "dragster" qu’on ne soupçonnait pas du tout au premier coup d’oeil, avec une poussée forte et continue, rarement vue sur un scooter.

Ville

Si au niveau visuel, Suzuki a oeuvré pour affiner l’impression visuelle, le Burgman 650cc reste un maxi-scooter. Pourtant, ce n’est pas le poids qui est en cause. Malgré ses presque 280kg, 277 pour être précis, dès que le Burgman est en mouvement, ce poids ne se ressent pas au guidon. De plus, comme le Burgman braque très bien, vous ne serez pas gêné par une manoeuvre de dernière minute, pour vous sortir d’une file bloquée par exemple. Le poids ne se fait ressentir qu’à l’arrêt et quand Suzuki affirme avoir réduit les frottements internes de 35%, nous les croyons sans peine.

Finie donc, l’impression de forcer pour bouger le Burgman. Il n’y a que le matin quand le starter est en fonction qu’il faudra se méfier. Le ralenti monte vers les 2.000tr/mn et entraine le scooter. Pour faire une marche arrière, il faudra ou couper le moteur ou forcer un peu plus sur les jambes.

En fait, en ville, et pour un maxi-scooter, le Burgman 650cc a un gabarit qui le fait passer à peu près partout. La seul chose qui est gênante, ce sont les rétroviseurs. Ils sont toujours à hauteur de ceux des voitures et de ce fait, entrent souvent en contact avec eux. Suzuki a étendu le rabattement électrique à tous les modèles de Burgman 650cc, Genuine et Excutive, mais il aurait été plus simple de positionner les rétroviseurs quelques centimètres plus haut.

Heureusement également que les rétroviseurs sont montés "souples". Si vous rouliez et que vous avez été distrait, le fait de heurter un rétroviseur de voiture les repliera, sans les casser, et vous pourrez les remettre en position, cette fois manuellement.

Avec la puissance de son moteur, vos déplacements en ville s’effectueront en toute quiétude. La réserve de puissance disponible vous permettra de ré-accélérer à la moindre sollicitation de la poignée.

A destination, le grand coffre de 50 litres acceptera deux casques et quelques affaires. Vous pourrez ainsi parcourir la ville, les mains libres. A noter que si le coffre est large, il n’est pas très long. Une raquette de tennis ne pourra pas y entrer et avec la perte de hauteur des ailes, il a perdu 6 litres par rapport à la version précédente. Heureusement, deux casques XL peuvent toujours y prendre place.

Enfin, et pour terminer au chapitre des aspects pratiques, le Burgman se met aisément sur béquille centrale. La latérale a un grand débattement qui surprend la première fois.

Route

Si le Burgman brille en ville, il excelle sur route. Là, la puissance moteur trouve à s’exprimer et les reprises, accélérations se font sans avoir à réfléchir. Une voiture à doubler, un faux-plat ? Une légère pression sur la poignée des gaz et le Burgman s’élance. Les dépassements et les relances sont fortes mais toujours de façon retenue, si vous êtes en "D".

Il faudra passer en manuel pour profiter pleinement du moteur. En montagne, le mode Power vous permettra de bénéficier d’un bon frein moteur et de gravir les cols avec célérité.

Sur route, le Burgman se montre très sain. Aucune réaction parasite, que ce soit du côté des suspensions ou du train avant. Les suspensions encaissent les irrégularités de la route sans perturber la trajectoire que vous lui aurez fixée. Elles sont plutôt sèches et les plus puristes leurs reprocheront leur manque de moelleux, d’autant que la selle est ferme.

Heureusement que le Burgman compense cette sécheresse par une vivacité du train avant qui en ferait presque un scooter joueur. Presque car le train avant semble planté dans le sol, ce qui est en soi, une bonne chose, mais il ne vous permettra pas de changer de trajectoire au dernier instant. Les gauche-droite se feront mais il faudra les prévoir. Le Burgman 650cc est aigle mais il n’est pas vif dans les enchainements. La forme et la position de son guidon ne s’y prête pas de toute façon.

Autoroute

Sur autoroute, il faut monter la bulle au plus haut. Ainsi abrité, le conducteur croisera aux allures réglementaires dans le plus grand confort. Il pourra étendre ses jambes ou au contraire les ramener sous lui pour une conduite plus dynamique.

Malgré la faible largeur de la bulle, surtout sur le haut, les perturbations aérodynamiques ne sont pas trop fortes. Il y a bien un reflux d’air derrière le conducteur passé les 130km/h mais rien de dramatique. De même, au niveau des jambes, les remous ne sont pas gênants du tout. Le travail en soufflerie est bien visible.

Avec un moteur dispensant 55Cv, le Burgman 650cc a de quoi faire, sans jamais faiblir.

Freins

Le Burgman est un excellent freineur. Malgré son poids assez conséquent, les disques de frein de type flottant sur le nouveau Burgman 650cc font merveille. A 60km/h, il n’a fallu que 6.72 mètres pour s’arrêter.

L’Abs est présent sur les deux disques mais sur l’arrière, il est plus sensible et se déclenche plus tôt que sur le disque avant.

Moteur - Transmission

Si la puissance du moteur est identique entre l’ancien et le nouveau Burgman 650cc avec 54Cv à 7.000tr/mn, un gros travail a été effectué par les ingénieurs qui ne se voit pas à l’oeil nu mais qui se sent.

Au niveau des disques d’embrayage, un changement de matériau pour les surfaces en contact et un nouveau dessin de celles-ci permet ces fameux 35% de friction en moins. Cela profite à la consommation.

Sur l’ancienne génération de Burgman 650cc, le frein moteur était particulièrement puissant et efficace. A tel point que les nouveaux conducteurs de Burgman 650cc donnaient l’impression d’une conduite heurtée, alors qu’en fait, le frein moteur entrait tout simplement en action. De même, il nous était arrivé plusieurs fois de devoir donner un filet de gaz à l’approche d’un feu rouge, car nous avions sous-estimé sa puissance.

Maintenant, sur le nouveau Burgman 650cc, le frein moteur est plus doux. Au delà de 35km/h, le Burgman 650cc se comporte comme n’importe quel scooter. A la coupure des gaz, le scooter donne maintenant l’impression d’être en roue libre, avec un frein moteur discret. Plus d’à-coups à la coupure des gaz ou à la ré-accélération. Le passager et ceux qui vous suivent vont apprécier cette fluidité retrouvée.

En dessous de 35km/h, le nouveau Burgman 650cc retrouve ce frein moteur de l’ancien mais il est plus feutré.

Mesures relevées et régime moteur

60km/h à 2.400tr/mn
90km/h à 3.600tr/mn
130km/h à 4.900tr/mn

Au Gps, la vitesse maximum est de 175km/h, 8.500tr/mn. Le compteur affichait 190km/h.

Consommation

Lors de nos essais, nous avons relevé une consommation moyenne 5.2 litres au 100. Ce qui est peu par rapport aux traitements que nous infligeons au scooter. En conduite plus coulée, nous avons pu atteindre 4.05 litres au 100.

Conclusion

Même si l’appellation n’a pas changé, le nouveau Burgman est dans l’ensemble un nouveau scooter. Comme les maitres de chai qui fabriquent des cuvées sans cesse renouvelées mais toujours avec la même empreinte-maison, les ingénieurs ont fait un nouveau Burgman tout en conservant la typicité Burgman. Et comme les bons vins, nous attendions avec impatience le nouveau millésime.

Affiché à 9.999€ dans sa version Genuine et à 10.899€ dans sa version Executive, ce sera certainement cette dernière version qui constituera le plus gros des ventes.

A ce tarif et chez les maxi-scooters, il y a maintenant de plus en plus de concurrence, ce qui est une bonne chose. Alors entre classique/nouveau, même bonifié et nouveau/nouveau, le choix va tourner au dilemme.