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Essence en baisse : la marge de raffinage bloque

mardi 1er septembre 2015 , par Jean-François

Même si vous roulez peu, vous avez certainement remarqué que le prix du litre d’essence est actuellement à un niveau bas. C’est même un record avec un litre de sans plomb 95 à 1.3173€ le litre et celui du sans plomb 98 à 1.3894€, en moyenne. Par rapport au début de l’année, l’essence a perdu, respectivement -4.66cts et -4.13cts.

Balance commerciale

Une telle baisse contribue au maintien, si ce n’est à des gains, du pouvoir d’achat. De quelques euros à plusieurs centaines d’euros, la baisse continue du prix de l’essence est également favorable à la balance du commerce extérieur. Même si le raisonnement se faisait à volume constant, la baisse du prix de l’énergie fossile représente depuis le début de l’année, contribue pour -3.0 milliards à l’amélioration du solde commercial de la France.

Ces -3.0 milliards représentent le net entre exportations et importations de produits pétroliers. Si la France importe du brut, elle exporte des produits raffinés. Ainsi, pour le premier semestre 2015, le déficit énergétique, comprenant les hydrocarbures naturels et autres produits des industries extractives, l’électricité, les déchets, ainsi que les produits pétroliers raffinés, se réduit à -21,8 milliards, après -24,8 milliards au semestre précédent.

Selon l’UFIP, cette diminution de 3 milliards est imputable aux deux tiers à l’allègement du déficit sur le pétrole brut et à un tiers sur celui du pétrole raffiné. Le recul du prix du baril de pétrole Brent (-25 % en euros par rapport au dernier semestre 2014) conduit à une nouvelle baisse des importations en valeur (-13,2 %, après -11,0 %), malgré le redressement des volumes.

La production de produits raffinés reprend (+13 % au cours des cinq premiers mois selon l’INSEE), pendant que les achats de pétrole raffiné diminuent à la fois en valeur et en volume, améliorant le solde des produits raffinés.

Carburants routiers : hausse de 3.5% en juillet, 1% sur l’année

La hausse de la consommation des carburants routiers en juillet 2015 a été de +3.5% par rapport à juillet 2014. Cette hausse de la consommation est essentiellement tirée par les livraisons de carburants sans plomb, +5.4%, tandis que le gazole ne progresse que de 3.1%. La part du gazole dans la consommation française de carburants routiers se maintient à 80,2 % en juillet 2015, marquant une légère baisse par rapport à juin, - 0,7 %.

Cependant, cette embellie de la consommation sur juillet ne saurait faire oublier que sur les sept premiers mois de l’année 2015, la consommation française de carburants routiers n’est en hausse que de 1 % par rapport à la même période de l’année 2014.

Les Français, pour les départs en vacances, ont eu le pied lourd contrairement aux autres mois de l’année et même si la hausse en volume est de +3.5%, le poste carburant est beaucoup moins lourd en euros.

Pourtant, l’association CLCV estime que les carburants pourraient être encore moins chers.

Marge de raffinage : des sommets

L’association CLCV estime en effet que la marge de raffinage atteint des sommets et que les diminutions de prix constatées reflètent bien la baisse du brut. Cependant, cette baisse n’est pas répercutée avec la même ampleur. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord est passé de 46.79$ à 42.70$

Selon l’Ufip, la marge brute de raffinage en Europe a baissé à 41 euros par tonne vendredi, contre 58 euros par tonne le vendredi précédent. Mais en moyenne sur le mois d’août, elle s’établit à 59 euros, et depuis le début de l’année, elle atteint 51 euros.

Marge de raffinage depuis 2005

2015 sur 8 mois 52 euros
2014 22
2013 18
2012 34
2011 14
2010 25
2009 15
2008 39
2007 31
2006 26
2005 35

Cette marge, qui reflète la différence entre le prix du pétrole brut et celui des produits pétroliers raffinés au marché de gros de Rotterdam, n’avait atteint que 22 euros en 2014, 18 euros en 2013 et 34 euros en 2012.

D’après les calculs de l’association CLCV, si ces marges de raffinage retrouvaient des niveaux de 2012, soit 30€, ce serait encore 3 à 4 centimes de moins à la pompe.

Francis Duseux, président de l’Ufip, répond :"A 30 euros la tonne, on équilibre tout juste les coûts des raffineries.
"Pour qu’on conserve du raffinage en France, si on ne veut pas que la France soit complètement dépendante d’importations de produits finis de l’étranger, il faut qu’il y ait un minimum de rémunération", argumente-t-il, rappelant que quatre raffineries ont fermé dans le pays au cours des cinq dernières années. »

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