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IFSTTAR : les blessés graves de la route

mardi 10 février 2015 , par Arnaud

Si les statistiques de la Sécurité Routière mettent en avant le nombre de tués, le nombre de blessés sur les routes est tout aussi important, d’autant que les conséquences financières pour la collectivité sont parfois plus lourdes que celles des tués.

Emmanuelle Amoros et Bernard Laumon de l’IFSTTAR (Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l’Aménagement et des Réseaux) ont mené une étude sur les blessés graves de la route, dans le cadre de l’ONISR (observatoire national interministériel de la sécurité routière). Les chercheurs nous livrent

Nouvelle définition du blessé grave

Les lésions sont codées dans la base de données des hôpitaux selon l’échelle AIS (Abbreviated Injury Scale), de 1 (gravité mineure) à 6 (maximale).

C’est un codage anatomique et non un pronostic des éventuelles séquelles.
Un blessé est compté M.AIS3+ (Maximum Abbreviated Injury Scale 3 ou +) si au moins une de ses lésions est de niveau 3 ou plus.

Exemples de lésions de niveau 3 (sérieuse) : fracture complexe - fémur, trauma crânien inconscient 1 à 6h.
Exemples de lésions de niveau 4 (sévère) : trauma crânien inconscient de 6 à 24h, paraplégie.
Exemple de lésions de niveau 5 (grave) : tétraplégie

Evolution du nombre de blessés graves

On estime à 35 000 le nombre de blessés graves M.AIS 3+ (selon une extrapolation des données hôpitaux, qui incluent des accidents de la route inconnus des forces de l’ordre, comme certains accidents sans tiers, donc non comptabilisés dans le fichier national des accidents BAAC) :

15 000 deux roues motorisés, 10 000 automobilistes, 5 000 cyclistes, 4 000 piétons

Définition européenne du blessé : selon la gravité des lésions (échelle AIS des hôpitaux)

Evolution 2006 – 2012 soit sur 6 ans

Deux roues motorisés : -17% M.AIS3+ mais -25% de mortalité
Automobilistes : -28% M.AIS3+ mais -41% de mortalité
Cyclistes : -5% M.AIS3+ mais -9% de mortalité
Piétons : -18% M.AIS3+ mais -9% de mortalité
Total : -19%M.AIS3+ mais -22% de mortalité

La mortalité routière diminue plus rapidement que le nombre de blessés graves M. AIS3+.

Fichier national des accidents (BAAC) : les forces de l’ordre rédigent des procès verbaux –environ 60 000 accidents corporels enregistrés par an de façon détaillée.

Etude IFSTTAR à partir - des données hôpitaux du registre du Rhône - du fichier national BAAC.
Construction de l’estimation nationale 35 000 blessés M.AIS3+.

Enregistrement des blessés

Définition européenne du blessé : selon la gravité des lésions (échelle AIS des hôpitaux)

Les blessés graves le sont beaucoup plus souvent dans des accidents seuls.

62% des M.AIS3+ mais 34% de la mortalité des deux roues motorisés, 54%des M.AIS3+ mais 46% de la mortalité automobiliste,
77% des M.AIS3+ mais 13% de la mortalité cycliste.

Ceci indique qu’il n’y a pas eu de collision avec un tiers, mais comprend les situations d’évitement d’un danger en circulation.

Les blessures

Les blessures les plus graves des motocyclistes et des cyclistes

Parmi les 15 000 blessés graves deux roues motorisés (2RM), environ 2 500 sont blessés très graves (M.AIS4+), les 3 quarts au thorax, d’où les recommandations concernant le port du gilet airbag.
Parmi les 5 000 blessés graves cyclistes, près de 1 000 sont blessés très graves, les 3 quarts à la tête ; le port du casque réduit fortement le risque d’avoir ce type de blessures.

Parmi les 4 000 blessés graves piétons, les blessés les moins graves sont d’abord touchés aux jambes. Lorsque le choc devient plus violent, les blessures majeures sont à la tête pour 84% d’entre eux.

Les enjeux

Les deux roues motorisés (motocyclistes et cyclomotoristes) représentent 43% des blessés graves, 24% des personnes tuées, et moins de 2% du trafic motorisé.

70% des blessés graves sont des usagers vulnérables (non carrossés) : motocyclistes, cyclomotoristes, cyclistes et piétons.

Trois quarts des blessés graves sont des hommes.

Partage de la voirie : co-visibilité, priorités
Protection : ceinture, casque, gilet airbag

Les 15-29 ans représentent 1/3 des blessés graves.

Une réduction du nombre de blessés graves en général moins rapide que la réduction de la mortalité ces dernières années.

14 000 blessés graves chaque année n’ont pas 30 ans.

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