Canvas Logo

Radars furtifs : peines perdues ?

vendredi 1er mars 2013 , par Arnaud

L’ACDA (Automobile Club des Avocats) nous avait prévenus, Radars mobiles : l’ACDA s’interroge. Les radars mobiles, silencieux, furtifs arrivent.

Le principe de ces radars est qu’ils sont embarqués dans des voitures banalisées et qu’elles circulent sur la route comme n’importe quelle autre véhicule. Mais l’électronique embarquée ne laissera rien passer. Les contrevenants, ceux qui roulent au-delà des vitesses légales, seront irrémédiablement flashés. Mais ne vous attendez pas à voir un éclair surgir de la plaque avant du véhicule. Le flash est à infrarouges, ce qui fait que personne ne le voit.

Descriptif

Les composants de ces radars furtifs :

  • une antenne radar et son viseur d’appellation « RT2 »,
  • une caméra à prise de vues numériques d’appellation « GT20 » et son sous-module de traitement de désignation « GTIB » permettant l’acquisition des images du véhicule mesuré,
  • une unité de décision d’appellation « DT2 » qui fait l’acquisition de toutes les données relatives à la mesure et les enregistre après une association à l’image correspondante,
  • une interface Web correspondant à l’interface homme machine (IHM) du dispositif,
  • un module flash,
  • un module d’alimentation,
  • un dispositif de géolocalisation permettant le relevé des coordonnées GPS et d’une information de direction sous la forme des points cardinaux (N, NE, E...),
  • 1 jalon instrumenté utilisé pour l’alignement du cinémomètre en utilisation stationnaire,
  • des câbles et connecteurs pour le raccordement des
    différents modules.

La notice d’utilisation précise que les modules GTIB, DT2 et la partie puissance du flash sont installés dans un boitier d’appellation « SystemBox ».

Radars furtifs : dispositif embarqu

Quitte à faire appel à l’électronique, le conducteur et l’opérateur n’ont plus rien à faire si ce n’est surveiller le bon fonctionnement du dispositif. En effet, le déclenchement des prises de vues est commandé automatiquement par le cinémomètre, lorsque celui-ci détecte le passage d’un véhicule dont la vitesse est supérieure au seuil prédéterminé.
Les informations numérisées de l’image du véhicule auxquelles sont associées les informations alphanumériques réglementaires (la vitesse mesurée, le lieu, la date, l’heure du contrôle et le sens de circulation) et particulières (telles que le numéro de la prise de vue, les références du lieu, le sens de détection : ELOI pour un véhicule en éloignement et RAPP pour un véhicule en rapprochement...).

Limites

Les conditions de prises de vues sont définies très clairement.

  • En mode mouvement :
    • le véhicule porteur ne doit contrôler que des véhicules circulant sur une voie de la même chaussée,
    • le véhicule porteur peut être utilisé sur des chaussées comportant au maximum 4 voies,
    • lorsque la vitesse limite autorisée de l’axe contrôlé est de 50 km/h (soit la vitesse limite autorisée minimale paramétrable par le système en mode mouvement), et que cet axe comporte plusieurs voies contrôlables, le véhicule porteur doit être positionné de manière à ne contrôler que la voie limitrophe située à sa gauche.
  • En mode stationnaire :
    • le véhicule porteur doit être stationné le long d’une chaussée comportant au maximum 4 voies et rectiligne sur au moins 50 mètres dans son sens de stationnement,
    • le véhicule porteur doit être aligné avec le dispositif d’alignement prévu à cet effet conformément au manuel utilisateur précité.

Enfin, au niveau de la marge de tolérance, celle-ci est de 10% contre 5% pour les radars fixes. De ce fait, un véhicule roulant à 143kmh ne sera pas verbalisé, la vitesse retenue étant de 130km/h. Afin d’éviter toute ambiguïté, ces radars furtifs seront probablement réservés aux grands excès de vitesse. Nombre de contrevenants échapperont donc aux radars furtifs. Ces sanctions sont belles et bien perdues alors même que le contrevenants auraient sanctionnés avec les radars fixes. Ce n’est pas ce que nous souhaitons mais il y a une disproportion entre les moyens mis en oeuvre et leur efficacité.

L’annonce du déploiement de 300 véhicules furtifs sur trois ans est accueillie différemment.

La plupart des associations de défense des usagers de la route accueille avec satisfaction l’arrivée des radars furtifs qui mettront un peu plus de pression sur les conducteurs. Dans le même temps, les juristes fourbissent leurs armes. Le mode de prise de vue, par l’arrière, ne permettant pas d’identifier le conducteur, le propriétaire du véhicule pourra s’en tirer à bon compte en ne payant que l’amende, sans avoir à communiquer le nom du conducteur. Enfin, pour nombre d’automobilistes, ces nouveaux radars furtifs vont contribuer un peu plus à alimenter les caisses de l’état.

Simple effet d’annonce ou réelle efficacité des nouveaux radars ? En deux ou quatre roues, tous les moyens sont bons pour faire baisser la mortalité de la part des forces de l’ordre.

Au risque toutefois que la sanction fasse oublier l’objectif premier.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

A lire également :

Tous les articles de la rubrique ...

... Tous les articles