Scooters électriques : le courant ne passe pas

jeudi 19 août 2010 , par Jean-Claude , Wam

La mairie de Paris souhaite relancer la promotion de véhicules deux roues électriques, vélos et scooters, par une campagne d’affichage qui a lieu du 11 au 24 août. Pour tout achat d’un deux roues électriques, la mairie participe à hauteur de 25% du prix d’achat, dans la limite de 400€.

Cette subvention s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels désireux de disposer d’une flotte verte qui, eux, peuvent bénéficier de dix subventions au total.

Pourtant, malgré l’attrait de cette offre, il faut reconnaître que le scooter électrique ne séduit guère. Sur le total des subventions accordées depuis la mise en place de cette aide à Paris, plus de 1000 l’ont été pour des vélos à assistance électrique (VAE) contre seulement 134 pour des scooters électriques. Cette proportion semble être constante qu’elle que soit la ville.

Émissions polluantes constantes

Pendant ce temps, les émissions de gaz ne diminuent pas. Elles sont restées stables, augmentant légèrement de 438 millions de tonnes à 439 millions entre 1990 et 2007. Malgré les évolutions techniques qui amèneraient une réduction de l’ordre de 33%, sans un boum de la consommation et de la production, souligne le Commissariat, rattaché au ministère de l’Ecologie.

Si les émissions en provenance de l’industrie ont diminué de 10%, il n’en est pas de même pour celles issues des services et des transports. Elles augmentent respectivement de +25% et de +35%. Il en est de même pour les émissions issues des ménages, en hausse de 33%, et qui pèsent pour 1/3 dans le total des émissions nationales.

Les progrès techniques baissent le niveau des émissions polluantes mais l’accroissement du parc et des distances parcourues compense cette baisse.

Désamour du scooter ?

La France totalise un parc de près de 23.000 VAE, quand en Allemagne ou en Hollande, le parc se compte respectivement par 180.000 et 200.000 vélos électriques. Ramené à l’échelle de la Chine, premier marché du VAE, le parc français n’est qu’une goutte d’eau par rapport aux 25 millions de l’empire du milieu.

Pour revenir aux scooters, ils ne représenteraient que 1200-1300 unités en France pour 2010, loin des 2.000 espérés.

Il faut reconnaître que rouler électrique à scooter n’est pas facile par rapport au vélo. Quand le vélo permet d’obtenir une assistance sur les passages les plus difficiles ou de manière continue pour amplifier le pédalage, le scooter ne connaît qu’un mode de fonctionnement binaire : marche/arrêt. Une fois la batterie vide, le scooter reste en plan alors que le VAE peut continuer sa route.

Un autre inconvénient et non des moindres est que la batterie du scooter, sauf exception, est fixée au scooter, contrairement à celle du VAE qu’il est possible de démonter et d’approcher d’une prise de courant. Pour le scooter, il faut aussi penser que la prise est parfois spécifique et qu’une simple prise électrique domestique ne suffira pas.

Autre inconvénient et de taille. Alors que les VAE peuvent emprunter les couloirs de bus à Paris, les scooters électriques en sont exclus. Ces couloirs leur permettraient pourtant de rouler de façon continue et donc d’économiser de l’énergie, perdues lors des phases de freinages et des démarrages. Ce qui nous amène à parler de l’autonomie qui est de l’ordre de quarante kilomètres pour les mieux lotis. Le E-Solex ne permet qu’une autonomie de 20 à 25km maximum.

Enfin, et non des moindres, le prix constitue un écueil que, même le plus écologiste, pourra avoir du mal à surmonter. Quand pour un VAE, le prix moyen se situe aux alentours de 1000€. En matière de scooter, il faut compter 1600€ pour un E-Solex et près de 9000€ pour un Vectrix. Ce dernier vous permettra cependant d’emprunter les voies rapides et même les autoroutes, contrairement au E-Solex.

L’équivalence performances électrique-thermique fait donc grimper les prix et la subvention ne pèse pas bien lourd dans l’investissement d’un scooter électrique. La subvention ne pèse même pas du tout pour les équivalents 125cc thermique car ils sont tout simplement exclus du champ d’application de la prime.

Des soucis de SAV et techniques ont précipité le déclin du E-Solex, passant de 1740 unités en 2007, année de sa sortie, à 185 à fin juillet 2010. Il est remplacé par le E-Moto de Matra qui totalise 249 ventes sur la même période de janvier à juillet 2010. Le Vectrix connaît une situation similaire. En 2008, 87 modèles avaient trouvé acquéreurs, contre 64 en 2009 et 24 sur la période de janvier à juillet 2010.

Avec des chiffres aussi confidentiels, le scooter électrique est encore loin d’être l’alternative aux déplacements polluants. La volonté politique est une chose, tout comme l’écologie. Le besoin de déplacement en est une autre.

Si la perspective de déplacements doux est séduisante, elle ne convainc pas. Confrontée à la réalité et à notre portefeuille, l’avenir du scooter électrique reste encore à écrire et c’est notre empreinte écologique qui en prend un coup.

Le site de la mairie de Paris

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Messages

1. Scooters électriques : le courant ne passe pas, 6 novembre 2013, 10:51, par Rémi

Bonjour,
Je prends connaissance seulement aujourd’hui de cet article vieux de 2010 et il faudrait corriger quelques idées reçues ou à priori qui discréditent votre article.

« Il faut reconnaître que rouler électrique à scooter n’est pas facile par rapport au vélo . Quand le vélo permet d’obtenir une assistance sur les passages les plus difficiles ou de manière continue pour amplifier le pédalage, le scooter ne connaît qu’un mode de fonctionnement binaire : marche/arrêt. Une fois la batterie vide, le scooter reste en plan alors que le VAE peut continuer sa route. »…. Ce n’est pas spécifique au scooter électrique, l’argument est particulièrement fallacieux puisque cette phrase s’applique à tout véhicule motorisé. Et comme les utilisateurs de scooters électriques (j’en suis depuis 12 ans je sais donc de quoi je parle) sont au moins aussi intelligents que les scooteristes thermiques ils font le plein pour éviter de tomber en panne « sèche ».

La phrase suivante : « Un autre inconvénient et non des moindres est que la batterie du scooter, sauf exception, est fixée au scooter, contrairement à celle du VAE qu’il est possible de démonter et d’approcher d’une prise de courant. Pour le scooter, il faut aussi penser que la prise est parfois spécifique et qu’une simple prise électrique domestique ne suffira pas. »
Cette phrase est fausse à 2 niveaux. Première chose à propos de la prise de courante : tous les scooters électriques ont une prise classique, donc il n’y a AUCUN problème pour recharger sur n’importe quelle prise. De plus, tout le monde n’habite pas en immeuble ou en habitat collectif et les nombreux franciliens de la couronne ou les provinciaux habitants en habitat individuel disposant d’un garage ont très souvent une prise qui peut servir pour la recharge.

La suite : « Autre inconvénient et de taille. Alors que les VAE peuvent emprunter les couloirs de bus à Paris, les scooters électriques en sont exclus. Ces couloirs leur permettraient pourtant de rouler de façon continue et donc d’économiser de l’énergie, perdues lors des phases de freinages et des démarrages. Ce qui nous amène à parler de l’autonomie qui est de l’ordre de quarante kilomètres pour les mieux lotis. Le E-Solex ne permet qu’une autonomie de 20 à 25km maximum. »
Pour les scooters qui restent en ville, ces autonomies, si elles paraissent faibles, suffisent pourraient contenter un grand nombre de scooteristes. Sans compter que quand le scooter est en stationnement il peut être raccorder à une borne (notez qu’il y en a de plus en plus à Paris par exemple).

La suite : « Enfin, et non des moindres, le prix constitue un écueil que, même le plus écologiste, pourra avoir du mal à surmonter. Quand pour un VAE, le prix moyen se situe aux alentours de 1000€. En matière de scooter, il faut compter 1600€ pour un E-Solex et près de 9000€ pour un Vectrix. Ce dernier vous permettra cependant d’emprunter les voies rapides et même les autoroutes, contrairement au E-Solex. »
Notez qu’entre 1600 et 9000 € il y a un écart que tous les modèles de scooters électriques remplissent puisque pour illustrer votre propos vous avez pris le plus cher et le moins cher… Et notez ensuite que le Prix de Revient Kilométrique est à l’avantage du scooter électrique sur la durée. Je roule en scoot’elec de Peugeot depuis 12 ans et mon PRK est d’environ 7centimes par km hors assurance.
Ce que vous appelez désamour vient en fait des concessionnaires qui ne veulent pas vendre du scooter électrique car il est nettement moins intéressant pour eux car nécessite peu ou pas d’entretien si le propriétaire est bricoleur. J’ai, à plusieurs reprises, fait essayer mon scooter à des tiers qui se renseignaient et quand ils se rendaient chez un concessionnaire, ce dernier tentaient toujours de leur vendre un thermique. D’autre part les articles pullulent sur la toile, et le vôtre va dans le même sens, pour asséner des idées reçues qui à l’usage ne tiennent pas pourvu qu’on veuille vraiment rouler autrement.J’ai acheté mon scooter 15.000F en 2001 et en suis encore pleinement satisfait 54.000 km après. L’ouverture des couloirs de bus serait effectivement un gros plus mais les esprits évoluant je pense que nous y sommes presque, il suffit de voir les bornes se développer pour s’en convaincre. Je terminerais ce commentaire en vous signalant un forum d’utilisateurs de VE (auto et 2RM) ou de nombreux témoignages illustrent mon propos. Bien à vous
2. Scooters électriques : le courant ne passe pas, 6 novembre 2013, 14:12, par Rémi

J’ai oublié de mentionner le forum : http://www.vehiculeselectriques.fr
3. Changement de batterie , 25 juillet 2021, 01:47, par Gerard Thuiland

Bonjour
J’ai un scooter électrique 3 roues avec un pack de 4 batteries au plomb de 12v 20a qui en tout fait 48v 20a d’une puissance de 800w où puis je trouver une societe qui me fournisse la même batterie