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Traversée de Paris hivernale 2023 : froid dehors, chaud dedans

lundi 23 janvier 2023 , par Christian

Il faisait un temps froid et gris ce 15 janvier mais cela n’a pas empêché les participants à la 23ème Traversée de Paris hivernale de prendre le départ.

Ce matin, les arrêts furent brefs sur l’esplanade de Vincennes. Juste le temps de se saisir de son kit, d’accrocher la plaque « Traversée de Paris » et il faut repartir. Les consignes de la Préfecture sont strictement respectées. Il n’y a que les deux roues, à moteur ou sans, qui ont droit à un régime de faveur. Ils peuvent stationner plus longtemps, le temps de se rassembler, de se réchauffer d’un café, de discuter…

Il est 7h30 et déjà les premiers ont pris le départ, direction Montmartre. Il fait encore nuit et heureusement que les véhicules de l’époque sont reconnaissables, à l’oreille…

Avec le temps maussade et le froid, il semble y avoir moins de monde. Pourtant, la file de voitures qui se suivent pour accéder à l’esplanade est ininterrompue et parait ne jamais finir !

Il faut signaler encore une fois le travail des bénévoles qui dirigent, renseignent, règlent la circulation, avec sourire et bonne humeur. Et les participants le leur rendent bien. Cela fait partie de l’ambiance particulière des Traversée, une bienveillance pour les personnes et les véhicules.

Cela fait plaisir à voir et fait chaud au cœur !

Soudain, sur l’esplanade, l’agitation bat son plein. Est-ce le jour qui pointe ? L’attente qui a été trop longue ? Sans un mot, sans un signal, tous les véhicules présents sur la place se précipitent vers la sortie. Dans ce joyeux désordre organisé par les bénévoles, il fait froid dehors mais les cœurs sont chauds !

Edern et sa Mobyx X7

Edern, prénom celte, malgré son jeune âge, participe depuis de nombreuses années aux Traversées de Paris. Il faut dire qu’il a de qui tenir puisque son père est lui-même collectionneur et vient tous les ans. Mais cette année, Edern est venu seul.

Pas tout à fait quand même puisque c’est au guidon d’un Mobyx X7 qu’il participe à cette Traversée de Paris hivernale qui, cette année, mérite bien son nom. Il fait froid et gris mais notre jeune Edern a tout prévu contre le froid.

Le Mobyx X7 d’Edern est de 1973 et a été trouvé chez Emmaüs. Aussitôt vu, aussitôt récupéré. Preuve que ce Mobyx de Motobécane était bien conçu, il n’a pas demandé de gros travaux de remise en état. Le moteur était grippé et il a fallu le débloquer, quelques pièces d’accastillage, clignotants, notamment et le Mobyx X7 a retrouvé son état. Les anciens propriétaires en ont quand même pris soin puisque même le compartiment outil est d’origine. Seule la couleur des plastiques a un peu terni et le jaune profond du début, visible par endroits, a laissé place à jaune délavé. Mais cela donne du cachet au Mobyx X7.

Papa Edern, soyez rassuré si vous aviez des doutes. Edern perpétuera votre passion ! Et même très bien.

Mobyx

En 1971, Motobécane dévoile au public son nouveau deux-roues motorisé : le Mobyx X1.
Le Mobyx X1 est le premier pocket bike français voire européen 50 cm3 à être homologué dans la catégorie cyclomoteur (le Solex Micron, né en 1968 de la même philosophie chez le concurrent Solex mais dépourvu de pédales, est de ce simple fait pour sa part homologué en vélomoteur, législation de l’époque oblige).

Ce petit cyclomoteur est équipé du moteur isodyne de 1,1 ch de la marque, issu de la gamme Cady.

Ce moteur a la particularité d’être à la fois peu performant mais surtout peu gourmand : moins de 2 L aux 100 km en utilisation courante, et une vitesse de 30,5 km/h au régime maxi du moteur. Le freinage est confié à deux tambours de diamètre 70 mm.

Un cadre tubulaire est intégralement caréné par deux demi-coques en plastique. Il reçoit un petit réservoir de deux litres, mais aucune suspension n’équipe cette machine. Les petites roues de 2,5 × 9 pouces sont en alliage, et une poignée de transport se trouve sur la traverse permettant de le porter presque aussi facilement qu’une valise.

Autres particularités du Mobyx, sa petite taille : 1,25 m de long, 45 cm de large (hors pédales) et un poids de 28 kg environ.

La selle et le guidon sont repliables, et la prise d’air du réservoir est condamnable par un bouton moleté, ce qui permet de le coucher pour le ranger facilement dans un coffre de voiture, ou même à l’arrière d’un camping-car.
Il est disponible en versions X1 et X1L, la seconde étant un X1 pourvu de clignotants et d’un feu stop.

Mobyx X7

Avec le Mobyx X7, ce n’est plus tout à fait la même philosophie. Ce n’est plus le cyclo-valise des vacanciers que l’on pouvait coucher dans le coffre de la voiture mais un mini-cyclo plus complet et plus classique, que Motobécane présente comme spécialement conçu pour la ville. Le moteur type AV7 qui l’anime est beaucoup plus puissant, et également plus gourmand. Il emmène le X7 et son conducteur à 44,4 km/h au régime maxi du moteur, et les freins à tambour sont de diamètre 80 mm. En outre, la machine a pris de l’embonpoint : 37 kg et 1,455 m de long. Toutes les versions bénéficient d’une fourche télescopique et de roues de dix pouces de diamètre.
Quatre versions sont au catalogue : X7, X7V, X7AL et X7AVL :
• V : variateur Mobymatic ;
• AL : suspension arrière, feu stop et clignotants, selle biplace ;
• AVL : suspension arrière, feu stop et clignotants, selle biplace, variateur Mobymatic.

Type : Cyclomoteur
Profil : Pocket bike
Marque : MOTOBECANE
Modèle : MOBYX X7 2T
Année de production : de 1971 à 1975
Poids à sec : 37 kg
Réservoir d’essence : 3,6 litres
Moteur : monocylindre 2 temps –
Démarrage : pédalier
Refroidissement : air
Cylindrée : 49,28 cm3
Puissance maxi : 1,1 ch..
Allumage : par magnéto
Alimentation : carburateur Gurtner
Transmission : Mobymatic
Cadre : tubulaire en acier
Suspension avant : fourche télescopique, débattement : nc
Suspension arrière : bras oscillant, débattement : nc
Frein avant : tambour Ø 70 mm
Frein arrière : tambour Ø 70 mm
Pneu avant : 2,50 x 10"
Pneu arrière : 2,50 x 10"
Hauteur de selle : nc
Wikipédia

Montmartre et place de la Concorde

Avec ce froid, la Traversée de Paris hivernale avance lentement mais surement vers Montmartre. Beaucoup de monde attendait le cortège des véhicules et au pied de la butte, il fallait être patient pour remonter la rue Lamarck. Embouteillage assuré car sur la butte, un comité d’accueil attendait les participants.

Ce sont les représentants de la République de Montmartre en tenue d’apparat accompagnés des petits Poulbots qui jouent du tambour. Le prêtre de l’église Saint Pierre de Montmartre, vrai prêtre, a donné sa bénédiction au passage des véhicules.

Un peu plus bas sur la rue du Cardinal Dubois, les participants se garent comme ils peuvent, le temps d’un selfie avec le Sacré Cœur en toile de fond. Là-aussi, le joyeux désordre est organisé mais il faut être patient pour prendre place.

Les touristes venus pour le Sacré Cœur immortalisent cette cohue d’anciennes. Espérons qu’ils auront compris qu’il s’agit d’un rassemblement et que les parisiens ne roulent pas tous les jours avec d’antiques véhicules.

Après le tumulte de Montmartre, la place de la Concorde donne l’impression d’être moins envahie. Mais ce n’est qu’une impression car en y regardant de plus près, la zone de circulation des véhicules « ordinaires » s’est considérablement réduite. Il y a des véhicules partout. Sur la place en elle-même, trois tracteurs sont venus se ranger comme pour la parade. C’est la première fois que les tracteurs s’affichent ainsi et le public semble apprécier. D’habitude envahie de deux roues, les tracteurs attirent tous les regards.

Et comme toujours, la fin de la Traversée marque la fin d’une belle parenthèse spatio-temporelle. Vivement la prochaine pour un retour et une plongée dans l’histoire.

Portfolio

Messages

  • Merci Christian pour ce beau reportage sur la TDP, cela fait plaisir à lire et à regarder surtout quand on est loin et qu’on n’a pas pu venir.
    Merci de mettre à l’honneur le Mobyx, et de donner la parole aux jeunes dont nous avons et aurons tant besoin pour perpétuer notre passion pour ce patrimoine roulant et pour prendre soins de nos beaux jouets.
    Edern a attrapé le virus tout petit. Il s’intéresse, apprend et entretient les véhicules avec grand soin,... mais il préfère les avions !
    Amicalement,
    Bertrand (papa d’Edern).

  • Bonjour Bertrand,
    C’est le hasard qui fait bien les choses, je n’y suis pour rien ! Et tu as raison, il faut que les jeunes s’intéressent à ce patrimoine, qui sans toi et tous les autres, n’existerait plus. Dommage que la passion d’Edern se porte sur les avions. Ca va être difficile de le suivre à la prochaine Traversée !
    Merci aussi pour le compliment.

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