Trophée Sécurité Routière 2015 : ambassadeur d’un jour, ambassadeur toujours

La Sécurité Routière organisait ce week-end son premier Trophée Moto. Cause et enjeu national, la Sécurité Routière a réuni des participants venant des quatre coins de la France. Ils sont issus pour certains de Rallye Sécurité Routière, pour d’autres, les préfets se sont mobilisés et ont mis un point d’honneur pour que leur département fasse partie de cette première édition du Trophée de la Sécurité Routière Moto.

Au total, 29 participants, 10 invités et une vingtaine d’accompagnants se sont réunis à Sens au Centre National de Formation Motocyclistes de la Police Nationale.

Vendredi 30 octobre

Matinée de vendredi : accueil des participants jusqu’à midi. Les participants arrivant de Lorraine, Toulouse… la DSCR a prévu large au niveau horaire d’arrivée. Pour chacun, la DSR a également prévu un sac à dos de bienvenue, évidemment rempli de cadeaux et d’objets en liaison avec la sécurité routière. A l’arrivée et validation des inscriptions, les documents administratifs sont contrôlés. Il est attribué à chacun un gilet airbag ainsi qu’un lecture de carte de réservoir.

13h30 : accueil par le commandant Luc Bernier, qui dirige le centre depuis 2009. Le CNFM-PN en s’associant et en participant à ce Trophée rappelle que sa mission est également dans le domaine de la prévention. Les Trophées, en sensibilisant les conducteurs sur la maîtrise de son véhicule et le respect des règles, participent à la Sécurité Routière.

[(Le Centre National de Formation Motocyclistes de la Police Nationale (CNFM-PN) accueille 1.000 stagiaires par an selon deux sessions –hiver, de septembre à décembre, et été, de mai à juin- et participe à la formation continue des 2.340 personnes en poste qui doivent passer par ce centre tous les cinq ans. Le CNFM-PN participe également à la formation des nouveaux postulants au permis deux roues. Les 125cc ne sont pas oubliées parmi les formations que le centre dispense.

Ici, la notion de pilotage n’est pas d’actualité. Le commandant Luc Bernier parle de dextérité à la conduite et à la maniabilité, l’essentiel étant d’accomplir les missions de police nationale, dont la Sécurité Routière, de la façon la plus sécurisée possible.)]

14h00 : constitution des trois groupes et « tour de table » de présentation des participants. Si la moto est le point commun entre tous, le panel des conducteurs est large, allant de l’informaticien au formateur de deux roues, du gagnant de rallye SR au restaurateur. La fourchette d’âge des conducteurs est également large, allant du moins de 30 ans au retraité.

14h30 – 16h00 : ateliers Equipement et Contrôle Technique
Ces ateliers notés sur 20 mettent l’accent sur la conformité des EPI et des motos. Au niveau équipement, le casque de couleur claire a ainsi une meilleure note qu’un casque sombre. Il aura également un point de plus s’il est équipé des pastilles réfléchissantes. Gants, blouson, bottes, dorsale sont notés s’ils sont certifiés. L’airbag à lui tout seul totalise quatre points. La meilleure note obtenue a été de 15.La meilleure note obtenue a été de 15.

Au niveau du Contrôle Technique des véhicules, la pression de pneus, leur usure, celle des plaquettes, des suspensions, l’état des feux avant et arrière, additionnels ou non font partie de la check-list. Le respect de la réglementation comme l’écartement entre les clignotants ou l’homologation des rétroviseurs font partie des points contrôlés. L’Abs compte également pour un point tout comme le contrôleur de pression des pneus. Pour ces deux derniers contrôles, tous les véhicules n’en sont pas dotés mais peuvent être choisi en option.

16h00 : Quizz
Au total quarante questions auxquelles les candidats doivent répondre. Parmi les thèmes abordés, la conduite, l’équipement, les chiffres deux roues, la technique et la réglementation… Le débriefe du Quizz est l’occasion d’un débat entre la DSCR et les participants sur des thèmes aussi variés la vitesse des deux roues par rapport à celle des autres véhicules, la « présumée » responsabilité du deux roues en cas d’accident, et la vulnérabilité de celui-ci par rapport aux autres usagers de la route. Cette vulnérabilité est acceptée et reconnue par tous les participants.

La Vulnérabilité et la Vie ont en commun qu’ils commencent tous le deux par un « V ». La DSCR propose de se rappeler une formule :
Un grand « V » équivaut à cinq petits « v ».

Le grand « V » de Vulnérabilité équivaut aux cinq petits « v » de vitesse, véhicule, vêtement, visibilité et vigilance.

Vitesse : les deux roues circulent en moyenne à une vitesse de 10% supérieure à celle des autos. Ralentir participe donc à la diminution de sa vulnérabilité.
Véhicule : un véhicule entretenu et en conformité avec sa réception diminue également les risques.
Vêtements : ils doivent protéger en cas de chute ou d’accidents.
Visibilité : les autres usagers doivent pouvoir distinguer rapidement et facilement les deux roues.
Vigilance : il ne faut pas conduire son deux-roues comme une voiture et rester vigilant, même si vous avez priorité à une intersection. Il faut ralentir, même si le feu est vert pour vous.

Le Quizz est noté sur 20 et généralement, une note de 10 est considérée comme bonne. Pour les Trophées, il y a eu près d’une dizaine de bonnes réponses totalisant entre 16 et 14 points.

Classement à l’issue de la première journée

Samedi 31 octobre

C’est sous la brume que la journée commence. Heureusement, la météo prévoit un temps ensoleillé dès 10h. En attendant, le briefing de la journée commence dès 8h30. Le commandant Luc Bernier rappelle le déroulement de la journée.

Ateliers maniabilité

Ils sont au nombre de trois : un freinage, une maniabilité lent appelé « Labyrinthe » et une autre plus rapide appelé « PMD ». Les trois groupes alterneront ainsi les ateliers. Les participants sont notés sur chacune des épreuves. A chacun de ces ateliers, les formateurs expliquent aux concurrents la meilleure façon de procéder.

Atelier Maniabilité lente

Le parcours semble simple à effectuer mais les portes à passer s’avèrent au final rapprochées. Le commandant Luc Bernier, au guidon d’une Harley-Davidson, a fait une démonstration le soir du passage sur cet atelier lent. Les cale-pieds ont certainement perdus de l’épaisseur durant l’exercice.

Pour les concurrents,, la vitesse d’exécution est certes moins rapide que celle du commandant, mais l’essentiel est de participer.

Atelier Freinage

Au départ arrêté, il faut accélérer et passer la troisième puis stabiliser la vitesse à 50km/h. Au passage d’une ligne matérialisée au sol, les candidats doivent freiner le plus fort possible. Il ne s’agit pas d’effectuer un freinage d’urgence mais de s’arrêter court.

Les premiers freinages mettent en évidence une utilisation importante du frein arrière et un regard qui se porte sur la route et non devant.

Atelier Maniabilité rapide

Cet atelier est certainement celui qui a posé le plus de difficulté aux candidats. Le parcours était matérialisé par des plots mais sur certains, il fallait passer deux fois, sur d’autres, une seule, et le parcours était le plus long des trois ateliers. Divisé en deux parties distinctes, il se termine pour le deuxième passage par un évitement et un freinage de précision.

Atelier circulation

L’atelier circulation était largement attendu par les candidats, l’après-midi de samedi. Emmené par un policier sur une moto « civile », les candidats ont pu profiter des paysages du pays d’Othe. Petites routes « viroleuses » comme le rappela le commandant Luc Bernier, avec des couleurs d’automne mêlée à des couleurs d’été, marron, or, roux, vert, bois et sous-bois, campagne vallonnée, le pays d’Othe est à découvrir.

Mais pour l’heure, les candidats passent une épreuve et chacun à tour de rôle prend la tête du cortège pour ouvrir la route. Cette place et rôle de « leader » au sein d’un groupe détermine le niveau de sécurité de l’ensemble.

Classement à l’issue de la seconde journée

Remise des prix

C’est à la mairie de Sens que les prix de ce premier Trophée de la Sécurité Routière ont été remis, en présence de Marie-Louis Fort, députée-maire de la ville. Etaient également présents Hervé Doutez, sous-préfet ainsi qu’Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la Sécurité Routière.

La traversée de la ville de Sens, avec en ouverture deux motards sur motos sérigraphiées et gyrophares allumés a été impressionnante pour les candidats et pour les habitants. Le parking de la mairie était tout juste suffisant pour contenir tous les deux roues.

Durant le cocktail de remise et après ces épreuves, concurrents et policiers discutaient dans une ambiance détendue où le tutoiement était de rigueur, un parfum de citoyenneté retrouvée.

Le premier a reçu un airbag électronique Bering, une invitation au GP de France et au salon motos et scooters avec le Délégué, un casque Shark Skwal à leds, une assiette et une bouteille de vin de la part de la mariie de Sens, et de la part du CNFM-PN, un livre sur le centre et une médaille réservée normalement aux promotions du centre.

Les quatre seconds reçoivent chacun un airbag filaire Helite.

Conclusion

Ce premier Trophée Sécurité Routière est une occasion unique de regrouper sur un site des conducteurs de deux roues différents par le style, le véhicule, la conduite mais ayant en commun une démarche Sécurité Routière. Ce fut un plaisir pour eux de se rencontrer, de discuter, le tout dans une ambiance détendue où animateurs et candidats sont à l’unisson et conscients des enjeux que représente la Sécurité Routière.

Le Trophée est bien sûr perfectible, pour les temps morts entre les épreuves, la différence de gabarit entre motos et donc de maniabilité, mais les bases sont là. Il a fallu plusieurs années pour baisser la mortalité routière, il en faudra certainement beaucoup moins pour que ce Trophée devienne lui-même l’ambassadeur de la Sécurité Routière citoyenne.

Tous responsables, tous ambassadeurs !

Remerciements aux participants et dédicace spéciale aux deux ambassadrices, Alice et Carinne. Remerciements au CNFM-PM et à toute l’équipe pour son accueil et sa patience.

Classement final