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Essai Yamaha Tricity 300cc : graine de Niken

dimanche 28 juin 2020 , par Christian , Emmanuel G.

Vous connaissez le Tricity 125cc ? Oubliez vos références car en passant au 300cc, Yamaha a fait de son Tricity une étonnante machine à trois roues !

Présentation

En montant en cylindrée, le Tricity retrouve des proportions plus équilibrées. La fourche avant ne fait plus disproportionnée, par rapport à l’ensemble du scooter comme c’est le cas sur le 125cc. Et curieusement, les ingénieurs Yamaha ont doté l’avant d’un look de Niken. Les feux, la découpe de l’avant, les tubes de fourches à l’intérieur des roues avant, tout rappelle la Niken. A tel point que lors d’une balade en Chevreuse, les motards nous ont salué !

Prise en main

L’avant, justement, est, comme sur la Niken, assez imposant mais vous pourrez évoluer en ville et lors des remontées de files sans craindre un choc avec les autres véhicules. Sa largeur de 835mm facilite son appréhension, même si le Tricity est un peu plus large que son concurrent italien, 745mm.

Au niveau hauteur de selle, le nouveau Yamaha Tricity 300cc culmine à 795mm quand le MP3 300 est à 780mm. Pour les plus petits, il faudra se méfier de la selle qui est assez large et oblige à tendre la jambe pour… enjamber cet embonpoint. Mais rien de rédhibitoire.

Avec son poids de 239kg, tous pleins faits, le Yamaha Tricity 300cc est facilement maniable, aidé en cela par le Standing Assist, à l’arrêt. Ce système permet de bloquer l’inclinaison du Yamaha Tricity 300cc et de maintenir le scooter sur ses trois roues. Attention, toutefois. Si le nouveau Yamaha Tricity 300cc reste droit, ses suspensions restent actives ! Si votre passager monte à bord, elles s’écraseront du côté de sa montée au risque de complètement déséquilibrer l’ensemble. Il faut donc maintenir le Tricity 300.

Poste de conduite

Une fois installé à bord, la surprise vient du tableau de bord à affichage Lcd. Il est simplissime, voire minimaliste et le nombre de vis apparentes vient contre- balancer les informations minimales affichées sur trois niveaux :

  • compte-tours à barres
  • à gauche, niveau de réservoir, à barres avec à droite, l’heure et enfin la vitesse
  • en bas, avec défilement au guidon, kilométrage général, deux partiels, kilométrage de l’huile et de la courroie, consommation moyenne et instantanée, kilométrage de la courroie, voltmètre, température extérieure, TCS actif ou non.

Même si le tableau de bord n’est pas l’élément que le conducteur et le passager vont regarder tout le temps, il fait tristoune. La gâchette qui sert habituellement d’appel de phare tient lieu et place pour le défilement des informations au tableau de bord. Vous êtes prévenus.

Les plus grands regretteront un guidon placé bas. En position pieds en avant, il leur faudra se reculer et dans ce cas, le guidon est loin et toujours bas. En position assise, le guidon est moins éloigné mais toujours un peu bas.

Au poste de conduite, la Smart Key est la bienvenue, moins pour la prise allume-cigare et non Usb, installée à même le tablier.

Moteur

Pour son Tricity 300, Yamaha est parti chercher le cadre et le moteur du X-Max 300, avec une cartographie spécifique pour tenir compte des spécificités propres au trois roues et privilégiant les démarrages. Le moteur cube exactement 292cc pour 27.63Cv à 7.250tr/mn. Il développe 29Nm à 5.750tr/mn.

Cela se traduit par des démarrages vigoureux qui ne vous laisseront pas derrière aux feux. Et surtout un agrément aux vitesses usuelles sur route. Les plus exigeants regretteront une certaine mollesse, que ce soit aux démarrages ou en reprises mais le moteur doit quand même tracter 239kg, sans le conducteur. Pour un usage courant, le Tricity 300 dans cette configuration suffit amplement pour procurer des sensations et du plaisir.

La Vmax maximum a été de 150km/h à 8.000tr/mn, soit 138km/h au GPS. Plus couramment, vous croiserez à 7.500tr/mn pour une vitesse de 130km/h, en ayant une petite réserve pour un dépassement ou la montée d’une côte.

Châssis - Suspensions

L’ensemble du Tricity est ferme. Cela permet au Tricity d’avoir un comportement incisif et de passer à peu près partout. Sur les portions de routes irrégulières, vous aurez l’impression de rebondir de défaut en défaut mais le Tricity restera campé sur la trajectoire fixée.

Surtout, avec le Tricity 300, vous avez un trois roues au caractère sportif affirmé. Le moteur répond présent à la moindre sollicitation et l’ensemble châssis-suspensions réagit instantanément sans broncher. Dans ces conditions, l’ensemble ferme du Tricity 300 trouve toute sa signification.

Le système de direction Ackerman doit certainement contribuer à cette stabilité et guidage. Ce système est utilisé sur les voitures et optimise l’angle de chaque roue avant par rapport à la roue arrière dans les virages. Il permet de s’assurer que les deux roues avant ont le bon angle par rapport à la roue arrière et :

  • conserve la trajectoire sur l’angle
  • prévient la perte d’adhérence des pneus
  • système utilisé sur la Nken.

Attention, la garde au sol n’est que de 13cm, selon Yamaha, mais nous avons mesuré 14cm et sur les angles gauches, la béquille se met très vite à frotter. Le Yamaha Tricity 300 tient bien le pavé et vous êtes rapidement rappelé à l’ordre par ce frottement.

Freinage

Avec trois disques de 267mm, deux à l’avant et un à l’arrière, le Tricity 300 se montre très bon freineur. Mais pour cela, il faut composer avec une course de freins très longue. Il n’est malheureusement pas possible de régler cette course soi-même.

Nous avons parcouru 4.9m à 50km/h pour arrêter le Tricity, justement à cause de cette course. Avant que le frein n’entre en action, nous avons déjà parcouru quelques précieux décimètres sur la route. Et une fois en action, le mordant des freins est impressionnant. Avec Abs et freinage couplé, les deux roues avant et arrière se répartissent la force de freinage sans jamais bloquer.

Au niveau de la pédale de frein sur le tablier, Yamaha affirme qu’elle n’est pas une gêne et c’est le cas. Elle est collée au ponton central et au quotidien, elle se fait oublier complètement. Cette position a l’inconvénient de devoir racler le ponton central avec votre chaussure si vous souhaitez néanmoins l’actionner.

L’ABS est de série.

Consommation

Le Tricity n’est pas aidé par une aérodynamique large et carrée et un poids assez conséquent. Le résultat est une consommation moyenne de 4.19l/100, toujours dans des conditions de roulage essai. Yamaha a tout de même réussi à contenir la consommation du Tricity et, en conduite avec modération, il est possible de descendre sous la barre des 4.00l/100.

Avec son réservoir de 13litres, vous pouvez envisager un ravitaillement tous les 300km.

Conclusion

Avec le Tricity en 300cc, oubliez vos références Tricity 125cc et en trois roues. Le Yamaha Tricity 300 redéfinit le trois roues dans le segment des sportifs et c’est à se demander pourquoi Yamaha n’a pas pris comme base le X-Max 400cc plutôt que le 300cc.

Mais tel qu’il est, cette graine de Niken qu’est le Yamaha Tricity 300 est un nouveau venu dans le monde des trois roues. Affiché à 7.999€, le Yamaha Tricity 300 ne révolutionne pas la catégorie au niveau tarif mais lui apporte la sportivité et un vent de renouveau. Il faudra composer avec un tableau de bord et quelques anachronismes mais l’essentiel est là.

Cette graine de Niken ne demande qu’à (vous) pousser !

Portfolio

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