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Retromobile 2017 : c’est jusqu’au 12 février 19h

mercredi 8 février 2017 , par Christian , StephaneC.

Le coup d’envoi de la nouvelle édition du salon Retromobile est donné et sur trois pavillons, durant ces cinq jours, vous ferez un voyage dans le temps sur les modes de déplacements.

Avec des noms qui font partie de l’histoire, des véhicules qui font rêver, des plus rudimentaires aux plus sophistiqués, l’ingéniosité des concepteurs et ingénieurs force l’admiration. A cette époque, les notions de sécurité, pollution, confort étaient secondaires. Ce qui primait, c’était pouvoir se déplacer à deux, trois ou quatre roues.

Les moteurs étaient parfois gros, en encombrement et en cylindrée, pour des performances qui prêtent à sourire maintenant, mais qui, pour les conducteurs, étaient aux limites physiques et physiologiques d’alors.

Ce qu’il faut toutefois retenir, c’est que ces véhicules dégagent un amour du travail bien fait, une sensualité que nos véhicules actuels ont perdu depuis bien longtemps.

Visiter Retromobile, c’est se plonger dans l’Histoire, dans toutes les histoires des marques, des modèles, un bain de jouvence et de fraîcheur dans un monde standardisé.

Programme des animations

Brabus

BRABUS Classic 6 Star, est le spécialiste de la restauration pour les anciennes Mercedes. Plus qu’une restauration, BRADUS Classic reconstruit à neuf. La firme sera à Rétromobile 2017 !

FCA Heritage

FCA Heritage, département de Fiat Chrysler Automobiles en charge de la promotion du patrimoine des marques italiennes du groupe, est présent pour la première fois au Salon Rétromobile ! Alfa...

Des mystères à Retromobile

Quand l’histoire ne raconte pas tout...

Honda

Honda présentera la mythique NR750 ENGINE, l’ACTY, la NSX et la NSX2

F1, des histoires à la gomme

L’espace Richard Mille revisite quelques pages méconnues de la discipline reine du sport automobile : les monoplaces à quatre roues motrices et à six roues

Musée national de la voiture

Deux véhicules d’exception seront exposés : le coupé trois-quarts de Louis Pasteur et le landaulet trois-quarts électrique de Louis Krieger.

Aston Martin, Initiales D.B

La firme anglaise de voitures de sport Aston Martin connaît son âge d’or sous l’égide de David Brown. A travers près de vingt modèles représentatifs, Rétromobile retrace cette période...

Les tutos d’Auto Plus Classiques

Auto Plus Classiques, en partenariat avec le GARAC, vous propose des ateliers sur une 4L !

Porsche

La 928 en majesté

« Bugatti meets Bentley »

Quand l’Automobile et la Culture se côtoient

Victor Bouffort, un homme d’avenir

Pas toujours reconnu à sa juste valeur, Victor Bouffort est l’un des ingénieurs qui a marqué son temps par son ingéniosité.

Les voitures de plus de cent ans

Une exposition des automobiles Clément

Artcurial

Artucrial sera présent pour les traditionnelles ventes aux enchères de Retromobile. Quelques pièces d’exceptions.

1954 MV 175 CSS Disco Volante


Lot 5
No reserve
Vendue sans titre de circulation
Cadre n° 4173414
Estimation 6 000 - 9 000 €

  • Superbe présentation
  • Rare "compétition-client"
  • Marque prestigieuse
  • Sans réserve

A côté de ses 125, 350 et 500, MV Agusta présentait en 1953 une nouvelle 175 à arbre à cames en tête. A côté de la version route, le constructeur proposait un modèle plus sportif doté d’un plus gros carburateur, de jantes en aluminium et d’autres modifications. Le réservoir de cette moto, très évasé à la base, lui valait le surnom de "Disco Volante" (soucoupe volante) et, un peu plus tard, MV proposait une version encore plus sportive et dotée d’une fourche Earles, la Super Sport (SS). Elle laissait place en 1955 à la "Squalo" (requin), dont le style était très différent à cause notamment d’un réservoir taillé pour la compétition. La Squalo recevait aussi une boîte de vitesses à cinq rapports. Ces motos ont rencontré un grand succès à l’époque auprès des pilotes amateurs qui les utilisaient pour les courses du week-end.

Anciennement propriété du spécialiste italien des réservoirs, M. Libanore, cette moto est arrivée dans la collection d’un amateur bourguignon par l’intermédiaire du restaurateur de motos G. De Marchi, établit dans la région du Frioul, en Italie. Elle est aujourd’hui la propriété d’Artcurial SAS. Elle est équipée d’un réservoir en aluminium de Squalo et ne diffère de cette dernière que par peu de choses : boîte quatre rapports et magnéto disposée différemment. Très jolie "compétition-client", cette moto rare offre une belle présentation et procurera à son propriétaire les joies pures que pouvaient connaître les passionnés de moto des années 1950.

1955 NSU Sportmax RS 251


Lot 6
Sans réserve
Sans carte grise
Motocyclette de compétition
Cadre n° 215545
Estimation 30 000 - 60 000 €

  • Modèle mythique
  • Provenance prestigieuse
  • Superbe restauration

Fondée en 1873, la firme NSU s’est tout d’abord employée à la fabrication de machines… à tricoter ! Par la suite, la société s’oriente vers la production de bicyclettes, pour enchaîner avec la construction d’automobiles, à partir de 1905.

Contrainte à se séparer de cette division en 1929, l’entreprise se recentre alors vers la construction de motos. Avec succès, puisque malgré les tourments de la Seconde Guerre mondiale, NSU devient le plus grand constructeur mondial de motos dans les années 1950. La marque s’attache alors à figurer dans les compétitions moto et registres des records de vitesse.

Alors que la Rennmax, pure moto de compétition-usine tire sa révérence, est développée la Sportmax, monocylindre compétition-client, parfaite extrapolation de la Supermax. Dotée d’un châssis en tôle emboutie léger qui la rend très maniable et d’un moteur développant 30 ch, elle rivalise avec les motos d’usine italiennes de la concurrence.

Hermann-Paul Müller remporte le titre de Champion du Monde en 1955 sur une NSU Sportmax. John Surtees, Sammy Miller et Mike Hailwood figurent également parmi les pilotes qui se sont illustrés à son guidon. De son côté, le recordman Wilhem Herz est aussi le premier homme (dans cette catégorie) à dépasser la barre des 200 mph (320 km/h) sur une NSU Max Standard.

La NSU Sportmax RS 251 présentée, connue pour avoir précédemment été la propriété de John Surtees, est une véritable compétition-client Grand Prix de l’époque. Cette rare machine est fidèle à son origine. Excepté son frein avant, qui est une reproduction allemande ’faite à la main’ en toute petite série (moins de 10 pièces), tous les composant sont d’origine (commandes, guidon, compte-tours conique en magnésium, son rare carburateur GP RM jusqu’aux minimalistes leviers). Le carénage n’est pas d’origine puisqu’il est en polyester, au lieu d’être en aluminium comme à l’époque. Le moteur a été refait il y a quelques années par un vieux passionné anglais, à Manchester. Il n’était autre qu’un des mécaniciens de l’Ecurie de Mike Hailwood. Le reste a été restauré par l’équipe de Freddy Brouwers, fondateur de Arai Europe et passionné de motos anciennes. Le précédent propriétaire nous raconte : " pour la petite histoire, je suis allé courir à Spa il y a quelques années avec la NSU. Dans le paddock où la moto était exposé, Sammy Miller a longuement détaillé la moto pendant une dizaine de minutes et a ponctué son analyse d’un "very nice" ". Le propriétaire actuel n’est autre que le talentueux photographe de mode Mathieu César, passionné de belles mécaniques. Il s’en est très peu servi, excepté dans un ou deux rassemblements motos. Elle lui a également servi dans une campagne de pub pour une des plus grandes marques française de haute-couture.

Il s’agit d’un exemplaire introuvable et d’une beauté sculpturale, à dompter sur les circuits ou à admirer dans son salon !

1942 Breguet Type A2 électrique


Lot 20
No reserve
Attestation FFVE
Châssis n° 94
Estimation 40 000 - 60 000 €

  • Bel état de conservation
  • Exemplaire rarissime
  • Provenant de la famille du constructeur
  • Sans réserve

Suite à l’armistice signé entre la France et l’Allemagne en 1940, les producteurs d’avions français virent leur secteur se refermer, les contraignant à une reconversion. C’est dans ce contexte que Louis Breguet, célèbre constructeur d’avions, se lança dans la production d’une voiture électrique, de forme et de conception originale. L’influence de l’aviation fût grande sur la conception de cette automobile dont la carrosserie était en duralium et dont la forme évoquait un avion sans ailes. Mue par un moteur Paris-Rhône alimenté par six batteries de 12 volts, elle avait trois vitesses avant et une arrière.

L’exemplaire présenté appartient à un descendant de Louis Breguet et affiche un très bel état de conservation, ayant bénéficié d’une peinture ancienne. L’habitacle, très proche d’un cockpit d’avion, est complet et les sièges ont été refaits. Le propriétaire nous a indiqué que la voiture a roulé pour la dernière fois avec son ancien propriétaire, au cours des années 90. A sa connaissance, un exemplaire subsiste au sein de la collection Louwman aux Pays Bas, tandis que deux autres demeurent dans la famille. Témoignage émouvant d’une période où l’ingéniosité compensait la pénurie, cette rare Breguet mérite de retrouver la circulation où elle pourra passer pour un véhicule précurseur.

1925 Motobécane MB1


Lot 31
No reserve
Vendue sans titre de circulation
Moteur n° 36109
Estimation 2 000 - 4 000 €

  • Histoire originale
  • Remise en état aux ateliers André Lecoq
  • Charmante machine
  • Sans réserve

Lancé à la fin des années 1980, le Centre International de l’Automobile s’installe à Pantin, rue Estienne d’Orves, sur le site des anciennes usines Motobécane. Hervé Ogliastro est impliqué dans cette belle aventure d’un lieu dédié à l’automobile et son passé et, conscient du caractère historique des bâtiments, il décide d’acquérir une Motobécane ancienne, pour rendre hommage à cette marque bien connue. Ses amis se lancent à la recherche d’un modèle intéressant et trouvent une MB1 du milieu des années 1920, à restaurer. A temps perdu, André Lecoq va procéder à la remise en état de cette petite machine qui offre aujourd’hui une très belle présentation et comporte un système d’éclairage. Elle n’a plus été mise en route depuis sa restauration.

Ce modèle doté d’un monocylindre de 175 cm3 deux-temps est le premier de la marque et va la rendre célèbre. Conçu par Charles Benoit et Abel Bardin, il se distingue par son élégance et sa simplicité. Avec une fourche à parallélogramme, une selle cuir suspendue, un pédalier classique et une transmission par courroie sur poulie-jante, c’est une jolie petite machine qui ne demande qu’à être remise en route pour faire le bonheur d’un amateur.

1936 Delahaye 135 châssis court compétition cabriolet Figoni et Falaschi


Lot 29
Carte grise française
Chassis n° 46837
Caisse Figoni n° 572
Moteur n° 46837
Estimation 1 200 000 - 1 800 000 €

  • Veritable Châssis court 135 Competition
  • Une des plus belles réalisations de Figoni et Falaschi
  • Historique suivi et connu
  • Un des Chefs d’Œuvre de l’Automobile

Cette voiture est un des six coupés réalisés sur châssis court Delahaye Type 135-20cv, par Figoni en 1936. Ces coupés très particuliers seront établis sur des châssis court de 2,70m d’empattement, châssis hors catalogue et réservés, comme les modèles 135 S de course à des clients et pilotes aguerris. Ils seront motorisés soit par le 6 cylindres de 3,2 litres (18cv) alimentés par trois carburateurs répondant à l’appellation spécifique " Coupe des Alpes ", soit par le 6 cylindres de 3.5 litres (20cv) répondant dans ce cas à l’appellation spécifique " Compétition ". Le coupé châssis 46837 date d’avril 1936, d’origine est animé par un moteur de 20cv, il se doit donc de porter l’appellation 135 Compétition.

Liste des 6 coupés Figoni sur chassis Delahaye 135 de 1936

1-Caisse 532
La première voiture construite est celle livrée à Mr Jeancart. Elle porte le numéro de châssis 46576. Son style assez flamboyant est différent de celui de cinq autres coupés construits en 1936. La voiture est immatriculée à Paris vers janvier 1936 sous le numéro 4505 RK 1. Elle participe à des concours d’Elégance sur la Côte d’Azur avant guerre. Elle a survécu et se trouve dans une collection aux USA .

2-Caisse 533
Cette seconde voiture est réalisée pour le Dr Robert Firminhac à Paris. Son épouse engage la voiture dans plusieurs concours d’Elégance en 1936. Le numéro de châssis suit immédiatement celui de Jeancart Châssis 46577. Le véhicule est immatriculé à Paris vers janvier 1936 , sous le numéro 5475 RK 1. Cette voiture n’existe plus.

3-Caisse 572 - La voiture présentée
Cette voiture est décrite dans le registre Figoni comme : " Faux cabriolet 3 places (2 pl.av et 1 en travers, derrière les dossier) ". Le numéro de châssis n’est pas indiqué mais le véhicule est immatriculé à Paris en février 1936 sous le numéro 3439 RK 3. Grace aux registres de Police nous savons que ce numéro d’immatriculation correspond au châssis 46837. Le client est un certain BIBAL, habitant Paris ou le département de la Seine. La voiture de Bibal est néanmoins la seule indiquée comme " 3 places dont une en travers ".

4-Caisse 556
Cette voiture est décrite dans le registre Figoni " Faux-Cabriolet Perrot ". Le numéro de châssis n’est pas indiqué , mais il s’agit de 46839. L’immatriculation est fournie par Figoni, et vérifiée sur les photos : Plaque 7227 RK 4 vers avril 1936.Au nom du pliote Albert Perrot. Elle ne possède pas de toit ouvrant ,et pas de charnières de porte extérieure.

5-Caisse 571
Cette voiture est décrite dans le registre Figoni comme " Faux-cabriolet .Caisse rouge. Moulure et roues :blanches .Client Bedel. " Il n’y a pas mention d’un numéro de châssis ni d’une immatriculation. Un certain " Bedel-Paris " a déjà pris livraison chez Figoni, d’un " Cabriolet décapotable sur châssis Delahaye, sorti de carrosserie le 11.12 1935. Ceci semble nous confirmer que Bedel habite bien Paris, et pourrait être un professionnel de l’automobile pour commander deux Delahaye à Figoni en quatre mois. Il existe en 1936 un " Garage L. Bedel ,9 Boulevard Garibaldi. Paris 15em. " et en 1939 : " Bedel Garage, 54 Avenue Bosquet. Paris 7em. " Cette voiture est la dernière de la série des trois coupés Figoni presque identiques, car la suivante 47242 est très differente.

6-Caisse 609
Le numéro de châssis 47242 est indiqué dans le registre Figoni. Ni le nom du client ni l’immatriculation, ne sont indiqués. Le véhicule est décrit " Coach 2 portes, peinture gris horizon et bleu torpilleur. " Cette voiture possède un capot avec une seule grande rangée d’ouies et les phares sont intégrés. Sa carrosserie est en tôle, tandis que les caisses de 46837 et 46839 sont en aluminium. Elle se trouve aujourd’hui dans une collection aux USA.

Les Coupés Delahaye Figoni châssis courts en course
Trois pilotes Delahaye ont engagés des coupés Figoni châssis court en course. Il est quasi certain que le Coupé de Tremoulet en 1936 soit celui de A.Bith en 1948, c.a.d. 46837, la voiture présentée. Le Coupé de Perrot en 1936, châssis 46839, ressemble fort à celui de Chaboud en 1938-1939. Lorsque 46839 fut retrouvé en épave par Tainguy, les trous sur les arêtes des ailes avant pour les joncs chromés étaient encore visibles, comme sur le coupé de Chaboud au Paris-Nice. Ces détails n’apparaissent pas sur la photo de 46837 à Montlhéry en 1948. Cette dernière ne semble donc pas être le coupé de Chaboud, mais ressemble fort à celui de Tremoulet. Les deux pilotes étaient propriétaires d’un garage à Paris de 1936 à 1938. " Chaboud -Tremoulet.voit.auto.22bis Boulevard Saint Marcel. Paris 5em. " Ce garage est aussi connu sous le nom " Grand Garage d’Austerlitz ". Si le coupé de Tremoulet est bien 46837 livré à Bibal, nous ne savons pas pourquoi Tremoulet ne l’acquiert pas à son nom directement. Peut-être le rachète t-il à Bibal fin mai 1936, car la voiture est réimmatriculée à Paris le 23 mai 1936, alors qu’elle est mise sur la route en février.

Le coupé Delahaye Figoni Châssis 46837 - Caisse 572

Il s’agit de la caisse 572 faite pour Bibal, en même temps que la caisse 556 réalisée pour Perrot, les deux numéros de châssis, 46839 et 46837, étant très proches, comme l’étaient 46576 (caisse 532) et 46577 (caisse 533).

Bibal -Tremoulet 1936
La seule participation certaine de Tremoulet au volant du coupé est au " Grand Prix International des Indépendants.Coupe d’Automne à Montlhéry ", le 20 septembre 1936. Jean Tremoulet pilote la voiture numéro 28. L’A.G.A.C.I organise cette journée comprennant plusieurs courses réservées aux coureurs indépendants propriétaires de leurs voitures. L’une des trois courses est réservée aux voitures de sport. Les Delahaye 135s de Joseph Paul, de Louis Villeneuve, de Danniell et de Chaboud sont en carrosserie Course Le Mans, celle de Tremoulet est le seul coupé. Le départ est donné à 13h30 sous la pluie. Joseph Paul mène de bout en bout.Tremoulet abandonne pour une raison inconnue.

La seule photo du coupé de Tremoulet en virage sous la pluie, est parue dans la revue de l’A.G.A.C.I en septembre 1936. Ce mauvais cliché ne permet pas de lire une immatriculation. La voiture est presque neuve. Nous distinguons bien la moulure claire sur fond sombre. Le coupé d’André Bith, au départ d’une course sur ce même circuit en 1948, lui ressemble beaucoup. Après sa course de Montlhéry en septembre 1936, Tremoulet ne se montre plus au volant du coupé Delahaye. Le 23 septembre 1938, il aurait pris le départ de la course de cote de Lapize, près de Montlhéry, au volant d’une Delahaye, numéro 123. Cet engagement n’est pas vérifié et il peut s’agir d’une 135S de course. Le coupé 46837 est déjà revendu au Printemps 1938.

Le Dr Jean-Marie Lefevre et le coupé Delahaye 1938-1946
Lorsque Roger Tainguy achète 46837, il découvre une plaque de propriétaire gravée au nom de " Dr J-M LEFEVRE Vigne aux Bois (Ardennes)" Fort de cet élément précieux, Roger Tainguy retrouve le fils du médecin ardennais. Dans les archives familiales figure une photo du coupé Delahaye 46837. Le cliché montre le coupé de Tremoulet à Montlhéry en 1936. La plaque d’immatriculation laisse lire 7109 AV 2, numéro issu le 28 avril 1938, au nom de Jean-Marie Lefevre, médecin à Vrigne aux Bois. Dans les souvenirs familiaux, le Dr Lefevre utilisait son coupé Delahaye pour faire ses visites de médecin de campagne, à une vitesse qui permettait de parer aux urgences ! Jean-Marie Lefevre s’installe médecin de campagne à Vrigne aux Bois, et son frère Robert à Monthermé au nord du département. Le premier achète neuve en février une première Delahaye 135 18cv puis en avril 1938 il acquiert le coupé 46837. Son frère, lui, achète un roadster Delahaye 135 châssis court Figoni Géo Ham ! Les deux frères sont amis avec le coureur local, Raymond Sommer et son coéquipier au Mans, Tazio Nuvolari.

Le grand jeu consiste entre les pilotes, en une course de ville à ville avec départ place des Vosges à Paris et arrivée place Ducale à Charleville. Autre plaisir automobile prisé par J-M Lefevre : se rendre avec la Delahaye coupé sur le circuit de Monza après une étape à Venise au Danieli. Lorsque survient la guerre, la voiture est cachée chez un paysan dans l’Allier. Elle passera cinq ans dans une grange, sous la paille. A l’été 1945, J-M Lefevre et son fils de six ans, viennent la rechercher. La belle endormie démarre au quart de tour. Ce souvenir incroyable pour un enfant reste marqué dans la mémoire de celui-ci jusqu’à aujourd’hui. Malheureusement après une centaine de kilometres, une pièce d’embrayage casse. Elle est changée par un garagiste local qui, par chance, possède la rechange. La Delahaye est vendue pendant l’hiver 1945-1946.

Le coupé/cabriolet propriété d’André Bith de 1946 à 1959
Le 18 avril 1948, André Bith s’aligne au départ d’une course à Montlhéry, au volant du coupé Delahaye 46837. Dans le magazine l’Action automobile et Touristique de Mai 1948, un petit entrefilet présente cette épreuve :
"A Montlhéry le 18 avril, s’est déroulée la course nationale Sport, organisée par l’A.C.I.F avec le concours de l’U.S.A, sous le patronage de l’Action Automobile. Indépendamment du succès sportif et populaire qu’obtint cette réunion, il est bon de souligner qu’elle permit à quelques aspirants champions de se manifester et de se mettre en évidence….. "

André Bith est parti en tête lors de sa série. Il a l’habitude des départs canon, mais ne finit pas toujours. Il connait bien la piste de Montlhéry car, dès 1936, il mangeait du pneu au volant de son roadster Bugatti Type 44 puis en pilotant son Type 35 de 1925. André Bith est un fou de voitures. Il en possédera plus de 50 de 1928 à 1991. Né à Paris le 21 avril 1910, fils du médecin chef de la préfecture de Police de Paris, et héritier d’une famille qui possède les terrains sur lesquels André Citroen a bâti ses usines, le jeune André a toujours considéré la vie comme tournée exclusivement vers les plaisirs, et celui de l’automobile en particulier.

Dans la liste manuscrite de ses automobiles, qu’il a bien voulu préparer à notre intention il y a plusieurs années, figure en bonne place son Coupé Delahaye 46837. La voiture est ainsi décrite : " 1946 Delahaye 135MS Roadster 2 places 20 cv Figoni Falaschi " Lors d’une conversation avec André Bith peu de temps avant son décès, celui-ci nous a confié les précieuses informations suivantes sur son Coupé/Cabriolet Figoni Delahaye : "J’eue 3 Delahaye, la première achetée fin 1938 était un cabriolet Chapron 2 places châssis long , un carburateur, noire capote noire. Cette voiture a été prise par les allemands en 1940. Fin 1944, j’achète un cabriolet 4 places Chapron, découvrable en Milord. Elle était de couleur blanche. Elle est revendue vers 1946. Enfin, en 1946, je fais l’acquisition d’un Coupé Delahaye châssis court par Figoni. La voiture était équipée de deux carburateurs. Je lui ai mis un moteur de 3,8 litres, et des amortisseurs De ram pour courir à Montlhéry en 1948. Je l’ai achetée à un gars qui était médecin Place des Invalides et possédait une discothèque. La voiture avait souffert du froid de l’hiver. Il fallut donc changer le moteur. Un moteur compétition à 2 carbus fut installé. Vers mai 1948, ma petite amie de l’époque me réclame un cabriolet pour nos escapades à Deauville. Je porte la voiture chez un carrossier de Levallois, qui la modifie en respectant les lignes directrices arrières de Figoni. A la place de la 3ème place arrière vient se loger la capote, recouvert de son couvre-capote dur. Ce cabriolet fut peint en noir. La voiture était assez haute. Elle marchait bien. Je n’ai pas pu l’utiliser longtemps car des problèmes personnels m’ont fait m’exiler en Amérique du Sud en 1949 "

Pendant sa période mexicaine, André Bith utilise deux coupés Mercury puis deux Buick.

Pendant ce temps-là, le cabriolet Delahaye 46837 dort sagement dans une des dépendances du château familial de Chaumont dans l’Yonne, ancienne résidence des princes de Condé. Cette immense bâtisse de 60 pièces possède une remise chauffée. La Delahaye va y attendre le retour de son propriétaire fin 1957. Quelque temps plus tard, il se rend au château rechercher la voiture avec son ami Henri Salvador. Ce dernier lui conseille de la revendre. Fin 1959, le véhicule est cédé à un marchand de voitures à la Porte de Paris. Le responsable possède une affaire de voitures Place Champerret, sorte de marché de l’occasion en plein air. Henri Salvador y avait déjà acheté là-bas une Cadillac. L’affaire est conclue pour 30 000 anciens francs. Celui-ci se souvient du nom du propriétaire qui lui a succédé : un certain De Nègre. Il habitait avenue de Wagram, et aurait payé l’auto 150.000 anciens francs. Il aurait mis la voiture chez Chapron pour réaliser une capote.

Informations extraites du Registre de Police de Paris 1959

La voiture portait auparavant le numéro 6291 RP, issu dans le département de la Seine en 1946. La voiture est décrite : " Delahaye Type 135M décapotable 3 places 20cv. ". La date de réimmatriculation par André Bith est le 25 novembre 1959. La nouvelle plaque dans la série 75 est le 5874 JJ 75. Elle est postérieure de deux ans à son retour en France. Cette inscription dans le département de la Seine, sous la nouvelle série, est peut-être motivée par une nécessité avant sa revente officielle. En tous cas la revente par Bith au marchand de la Porte Champerret, doit se situer juste après cette date.

Le 24 février 1960, le véhicule est cédé à Henri de Nègre, 50 Avenue de Wagram, Paris. Ce grand amateur de voitures est né le 23 décembre 1905 à Etrechet, dans l’Indre. Le Baron Henri-Robert de Nègre du Clat est le fils du Baron Charles du Clat. Le jeune Henri-Robert est connu sous le nom de Robert de Nègre. Sa deuxième épouse, décédée en 1997 à l’âge de 92 ans, Mme Françoise de Nègre, a bien voulu nous confier quelques souvenirs sur son mari, et la seule photo connue de 46837 en cabriolet.

" Il se faisait appeler Robert. Il était veuf de sa première femme, Alice Peronnet. Il habitait un immeuble au 50 Avenue de Wagram qui appartenait à sa belle famille. Cette construction Haussmanienne disposait d’une petite cour intérieure, mais il n’y avait pas de garage pour les Delahaye, qui couchaient dehors. Lorsqu’il se marie en juillet 1966, les voitures ont été vendues. Robert de Nègre était un personnage très drôle, il avait une mémoire fabuleuse, mais ne lisait jamais. Cet être original et intelligent pouvait envouter ou déplaire dès la première rencontre. Il était sportif, passionné d’aviation. La profession orientée vers l’immobilier n’est pas au beau fixe en 1966, le marché est au calme plat. "

Cela peut être une raison pour la revente des Delahaye. Robert de Nègre posséda en effet trois Delahaye exceptionnelles : L’ancienne voiture de course de Chaboud, châssis 47192, possédée brièvement en octobre 1958. Le Coupé vert olive métallisé, ex voiture de course châssis 46625, acquis en avril 1958 et revendu en octobre 1966. Et le cabriolet Figoni, ex Coupé châssis 46837, de février 1960 à janvier 1966. Il eut aussi d’autres Delahaye.

Robert de Nègre va conserver son cabriolet 46837 pendant six ans. La proximité du mariage et la mauvaise conjoncture de l’immobilier, lui font se séparer des deux Delahaye parmi les plus rares : Le cabriolet Figoni 46837 est cédé en janvier 1966 et le coupé Guilloré 46625 en octobre. C’est le 28 janvier 1966 qu’un dénommé Landis, dessinateur, domicilié 14 Avenue de la Rivière au Plessis Trévise, se porte acquéreur de 46837. La voiture conserve sa plaque parisienne de 1959, 5874 JJ 75.

A la fin des années 1980, Roger Tainguy, grand collectionneur de Delahaye, achète la voiture à Landis. Ce dernier s’était servi de l’auto avant de commencer une restauration qui n’avait pas aboutie. Roger Tainguy confie la restauration totale du véhicule à un jeune carrossier qui débute dans le métier : Jean-Luc Bonnefoy, dont l’atelier se trouve dans le Cher. Interrogé sur les souvenirs relatifs à cette restauration, J-L Bonnefoy précise : " Cette voiture(#46837) et l’autre coupé Delahaye (#46839) amené en 2000 par le même Tainguy, possédaient toutes les deux un tablier en contre plaqué de 19mm d’épaisseur et non en alu. J’avais trouvé cela bizarre. Par la suite, j’ai appris que toutes les Delahaye de course châssis court avait cette spécificité. " Le pare-brise manquant, qui était à l’origine rigide, en provenance du coupé, fut remplacé par une pièce rabattable plus dans l’esprit du cabriolet.

En 1992, Hervé Ogliastro tombe amoureux de cette sublime Delahaye, fraichement restaurée et en fait l’acquisition auprès de Roger Tainguy. Hervé a régulièrement engagé sa voiture dans de nombreux rallyes, l’a exposée au Centre International de l’Automobile de Pantin, dont il était le créateur et a couru sur la piste de Montlhéry en mars 1994. Depuis, elle est garée dans le garage de la superbe propriété d’Hervé, entretenu par l’excellent Francis Courteix.

Artcurial ne met pas en vente une voiture mais un Chef d’œuvre Automobile, une de ces pièces d’art qui ont valorisé l’histoire de l’automobile française en portant le souffle de l’Excellence et de la Beauté.

Bref aperçu.

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