Sécurité routière : accidentologie Paris et environs 2009

lundi 21 juin 2010 , par Emmanuel G. , Arthur

La sécurité routière en collaboration avec la préfecture de police de Paris a dressé la carte et le bilan de l’accidentologie de la capitale et de la grande couronne. La sécurité routière profite de cette occasion pour faire le bilan de son action et les préconisations pour faire baisser les mauvais chiffres de 2009*.

Mauvais chiffres car si au niveau global, le nombre de décès a baissé, -0.3%, en matière de deux roues a augmenté en passant à 19 victimes pour la capitale contre 15 l’année dernière. Mais on reste loin des 28 tués du 77.

En Île de France, 21320 accidents ont été recensés en 2009, cela représente un tiers des accidents nationaux. L’Île de France concentre également le plus grand nombre d’accidents corporels. Avec 15876 accidents en 2009 pour 6.4 millions d’habitants, c’est un quart des accidents corporels de la France. Ces accidents auront causé la mort de 132 personnes en Île de France, soit 3% des tués sur la route en 2009. A titre de comparaison, au niveau national, 324 tués ont été comptabilisés en 2009, ce qui représente 7.6% des tués. Les accidents Franciliens sont plus nombreux mais il tuent moins.

En ce qui concerne la répartition par usagers, les cyclomotoristes sont répartis de façon homogène sur l’ensemble du territoire. Il n’est en pas de même pour les motocyclistes. Le nombre de tués dans cette catégorie d’usagers est concentré sur la région Île de France avec 32% de la mortalité régionale, la région PACA avec 36% et la Corse avec 30%. Si pour PACA et IDF, les chiffres ne sont pas étonnants, vu la concentration d’habitants, ils sont en revanche surprenants pour la Corse.

Accidentologie en baisse en Île de France mais

Globalement, l’accidentologie est partout en baisse sur la région Ile-de-France ainsi que le nombre de tués, à l’exception de la Seine- Saint-Denis, + 40 % de tués par rapport à 2008, et des Yvelines, + 22 %. Il faut noter cependant que la mortalité avait fortement chuté en 2008 dans ces deux départements.

Par rapport à 2008, la baisse est de -3.6% pour les accidents corporels. Idem pour le nombre de blessés qui recule de -4% et le nombre de tués. Parmi ces blessés, la diminution du nombre de blessés graves est à noter : -12.7%.

En ce qui concerne les tués, en 2008, ils étaient 51 et en 2009 44. Cela représente une baisse de -13/7%. Toutefois, cette baisse ne concerne pas le périphérique où à nombre de victimes constants sur 2008 et 2009, 983, le nombre de tués augmente de 2%. Il faut dire que 2008, le nombre tués n’était que de une victime.

Pour autant, par catégorie d’usagers, le nombre de tués en deux roues motorisés représente 39.2% des tués en Île de France et 47% pour l’agglomération Parisienne, soit un total de 43.2% pour Paris et son agglomération. Ces pourcentages sont supérieurs au pourcentage national qui n’atteint que 28% pour 1.8% du trafic.

La vitesses excessive (20%) et les changements de file irréguliers (12%) sont les causes les plus fréquentes des accidents deux roues.

A noter que les quatre-roues sont responsables de presque la moitié des accidents corporels, 46.3% et que les quatre-roues en tous genres connaissent une hausse légère de leurs accidents les plus graves.

Prévention et répression

Fort de ce constat, La Sécurité Routière a donc inscrit la sécurité des deux roues comme la priorité numéro un.

Pour ce faire, les actions suivent deux axes : la prévention et la répression.

Nous apprenons ainsi que 90 000 personnes ont participé à des ateliers animés par des policiers spécialisés dans les établissement scolaires, de la maternelle à la faculté, les entreprises, les maisons de retraite, les mairies, les centres d’action so- ciale ou sur des pistes ou circuit de sécurité routière. Des actions de formation d’envergure ont aussi été mises en place à Paris ou au circuit Carole.

Nous n’en saurons pas plus sur ces actions préventives.

En ce qui concerne le volet répression, le rapport est beaucoup plus disert. Entre les tests salivaires de dépistage de stupéfiant, les radars sur périphérique ou en centre ville, les radars de feux rouges, le panel est large. Sans oublier les PV à la volée « permettant de réprimer, sans intercepter les conducteurs, les comportements véritablement dangereux au volant ou au guidon (non respect des inter distances, franchissements de feux rouges, etc.). Cette méthode a per-mis de sanctionner, en 2009, 675 usagers ». Ce dernier chiffre est en contradiction avec ceux de la Préfecture de Police.

Les actions de répression sont détaillées, chiffrées et commentées.

"Les comportements dangereux des deux- roues motorisés ont été nettement réprimés ces dernières années, notamment la circulation dans les couloirs bus, la vitesse excessive, le franchissement de feux rouges."

Il faudra tout de même préciser aux deux roues motorisés quel est le danger de circuler dans les couloirs de bus.

Heureusement que le rapport publie des statistiques intéressantes concernant l’accidentologie par arrondissement. C’est le 12ème arrondissement à Paris qui détient le triste record de l’accidentologie avec sept morts en 2009.

Un rapport intéressant et instructif car il apporte des informations précises sur l’accidentologie en Île de France. Des zones sont plus accidentogènes que d’autres et il vaut mieux savoir les situer en tant qu’usager.

Il est cependant regrettable que le volet répression soit mis en avant de la sorte. Comme si c’était la seule réponse possible aux accidents deux roues. Cela laisse augurer d’une relation deux roues-forces de l’ordre qui va aller en se durcissant. C’est pourtant oublier que le nombre de deux roues a explosé ces dernière années mais que les infrastructures n’ont pas suivies ni accompagnées cette évolution.

Réduire les accidents et le nombre de tués est évidemment un objectif à atteindre mais cela ne passe pas par une politique du chiffre et des quotas de PV à atteindre. C’est prendre pour objectifs les moyens de les atteindre.

*Chiffres et tableaux extraits du bilan de la sécurité routière 2009 à télécharger ici

Messages

1. Sécurité routière : accidentologie Paris et environs 2009, 21 juin 2010, 15:04, par Pascal

Dur, dur d’etre un deux roues sur Paris. Entre les caisseux qui ne nous voient pas et la police qui nous piège, les files rétrécis et les radars de partout, il va falloir ouvrir l’oeil et le portefeuille