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Assurance Prévention : podcasts et playlists, retardateurs d’endormissement

jeudi 14 juillet 2022 , par Christian

En cette période de départs en vacances, l’association Assurance Prévention dévoile les résultats du 4e volet de son étude scientifique* qui vise à identifier les facteurs favorisant la vigilance au volant. En effet, la somnolence demeure la 1re cause de mortalité sur autoroute.

L’étude 2022, menée sous le contrôle du Professeur Michel Lejoyeux, analyse l’impact des sons dans l’habitacle (radio, musique, podcast) sur le maintien de la vigilance. Les 3 premiers volets de l’étude s’étaient intéressés à l’impact de l’alimentation.

Somnolence au volant

Le constat

La somnolence au volant est la première cause de mortalité sur autoroute.

  • Pour l’année 2020, les sociétés d’autoroutes ont recensé 114 accidents mortels.
  • Le facteur « Somnolence et fatigue » est le premier facteur d’accidents mortels en 2020 : 1 accident sur 6 (source ASFA).

La somnolence au volant est aussi présente sur les autres réseaux (routes départementales, nationales…).
La somnolence entraîne des périodes de micro-sommeil de 1 à 4 secondes :

  • 4 secondes, c’est 150 mètres parcourus si on roule à 130 km/h.

Des causes multifactorielles

Il n’y a pas une seule cause mais plusieurs.

  • Un manque de sommeil en lien avec les départs en vacances :
    • 1 conducteur sur 2 réduit son temps de sommeil habituel pour avancer son heure de départ et/ou pour préparer le chargement de son véhicule.
    • 5 heures de sommeil ou moins la veille d’un départ multiplie par 3 le risque d’accident.
    • 17 heures de veille active équivalent à 0,5 g d’alcool par litre de sang.
  • Une consommation de certains médicaments (psychotropes).
  • Un environnement du véhicule (température, lumière, environnement sonore…).
  • Une alimentation pas adaptée :
    • Les repas trop copieux ont tendance à aggraver la somnolence d’après repas.
    • Les aliments trop gras et trop sucrés également.

Etude scientifique sur simulateur de conduite

Cette étude scientifique est basée sur une mise en situation réelle de conduite sur autoroute à l’aide d’un simulateur homologué.

Elle est menée sous le contrôle du Professeur Michel Lejoyeux, psychiatre et addictologue à l’Université Paris Cité.

  • Le simulateur de conduite (Develter®, Car Evolution) comprend un poste de conduite associé à un logiciel de simulation et à un écran.
  • Ce dispositif permet de reconstituer les spécificités d’un parcours sur autoroute, selon quatre conditions de conduite (nuit, jour, temps sec, temps pluvieux).
  • 97 participants, casque audio sur les oreilles, ont effectué une session de conduite d’une durée de 90 minutes.

Ils ont été répartis en 5 groupes, exposés chacun à un type différent de stimulations auditives :

  1. le bruit normal de l’habitacle et de la circulation,
  2. une playlist musicale imposée (par exemple écoute d’une station radio),
  3. la même playlist musicale imposée, mais régulièrement entrecoupée de publicités,
  4. la musique choisie par le participant lui-même (par exemple écoute d’un CD, d’une playlist musicale ou d’une station radio choisie),
  5. le podcast (par exemple écoute d’une émission parlée en radio ou en podcast).

Protocole du test

Conduite

  • Une session de prise en main du simulateur de conduite,
  • Puis 15 minutes de pause,
  • Puis les participants sont partis pour un trajet de 90 minutes sur autoroute, dans des conditions de circulation monotones, favorisant la survenue de phénomènes de somnolence au volant.

Evaluations

  • Auto-évaluation de son niveau de somnolence avec l’échelle Karolinska Sleepiness Scale (KSS)
    • Une échelle allant de 1 à 9,
      ** Le « 1 » correspondant à un état parfaitement éveillé et donc à une vigilance maximale,
    • Le « 9 » correspondant au stade où il devient impossible de lutter contre l’endormissement et donc à l’état de vigilance le plus faible.
  • Analyse via un boîtier des signes et comportements faciaux (Toucango® d’Innov+)
    • Ce boîtier est muni d’un capteur optique infra-rouge dédié, orienté en direction du visage du conducteur, et qui intègre les algorithmes d’analyse faciale des états de vigilance du conducteur durant le trajet.
    • Analyse en continu les signes et comportements faciaux traduisant l’apparition d’un état de somnolence, classé sur une échelle de 5 niveaux (de 0 à 4), allant là encore de la vigilance totale (niveau 0) à un état de somnolence extrême (niveau 4), accompagné notamment de micro-sommeils.

Choisir ce qu’on écoute en voiture : retarde la somnolence extrême, mais ne remplace pas la pause

L’étude d’Assurance Prévention démontre que :

  • Ecouter de la musique ou une émission a un effet bénéfique sur la vigilance au volant : le groupe avec le bruit normal de l’habitacle et de la circulation est plus sujet à la somnolence. Les vibrations naturelles de la voiture favorisent en effet l’endormissement.
  • Une musique imposée (avec ou sans publicité) tendrait à diminuer la survenue de la somnolence.
  • Le fait de choisir son programme d’écoute (radio, musique, podcast…) a un effet retardateur sur l’apparition d’un phénomène de somnolence extrême.

Le conseil à donner au conducteur pour la route des vacances : « Choisissez vos musiques ou programmes préférés et écoutez-les dès que vous prenez la route. »

  • Dès les premiers signes de fatigue, arrêtez-vous et faites une pause.
  • Même si ces stimulations auditives ont eu un effet bénéfique, elles ne sont pas des solutions miracles.
  • En effet, elles retardent la survenue de la somnolence, mais ne l’empêchent pas.

«  Notre étude scientifique permet, année après année, de mieux comprendre ce qui favorise la vigilance au volant. Ainsi choisir son programme audio, que ce soit une émission de radio, une playlist musicale ou un podcast, a clairement un effet retardateur sur l’apparition de la somnolence au volant. Mais attention cela ne remplace pas une pause : dès les premiers signes de somnolence, arrêtez-vous 15 à 20 mn.  » souligne Éric Lemaire, vice-président d’Assurance Prévention.

Le Professeur Michel Lejoyeux, psychiatre et addictologue à l’Université Paris Cité, précise : « Tout ce qui contribue à augmenter notre attention, notre conscience de l’instant présent, est bon pour la vigilance au volant.  » Il conclut : « Donc c’est bénéfique d’avoir des sons lorsqu’on conduit. Et certains sons sont meilleurs que d’autres ! C’est ceux qu’on choisit : le podcast, l’émission avec une voix humaine ou la musique. Notre étude le prouve : la vigilance se mesure, se surveille et se travaille avec l’environnement sonore.  »

Grande campagne de prévention

Pour accompagner les Français sur la route des vacances, l’association Assurance Prévention lance une grande campagne de sensibilisation « Et si nous transmettions la bonne attitude ? »

L’association diffuse tout l’été, en radio et sur Internet, des spots de sensibilisation sur la pause, la vitesse ou la ceinture.

Une opération de sensibilisation, en partenariat avec la Gendarmerie nationale, est par ailleurs menée sur les aires d’autoroute tout l’été. Un tote-bag, pour réussir sa pause sur la route des vacances, est remis aux automobilistes avec :

  • une bouteille,
  • une housse isotherme,
  • et un flyer avec des conseils.

"Source : Assurance Prévention"

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