Essai Yamaha X-Max 125cc : presque GT

1er scooter en terme de ventes depuis mai 2006, 1er au hit parade des ventes de 2 roues toutes catégories confondues scooters/motos sur toute l’année 2007, ainsi que depuis le début de l’année 2008, le X-Max 125 de Yamaha est un best-seller ! Un essai s’imposait donc et l’ASF vous livre ses impressions...

Aspect général et finition

Le Yamaha X-Max 125 est facilement reconnaissable, grâce à sa grande roue avant de 15 pouces, ses deux optiques allongées vers le haut et son ensemble clignotants/bulle/guidon qui constitue un seul bloc mobile.

Yamaha X Max Avant gauche

La face avant du Yamaha X-Max 125 est très reculée vers le pilote, avec un angle prononcé dont on se rend compte de profil. L’intégration des clignotants, perchés à la base de la bulle, est un peu curieuse et franchement peu réussie. Le pare-brise est élargie à sa base pour former des protège-mains.

Les rétroviseurs sont on ne peut plus classiques et basiques : au moins on ne craindra pas de les casser lors d’un choc ! Les belles jantes noires rappellent quant à elles celles du T-Max, le grand frère.

Le passage de roue arrière est complètement visible, avec des carters de filtre à air et de transmission entièrement à découvert.

Yamaha X Max Carter transmission

Les feux arrières sont très réussis avec un aspect remontant vers le dessus, comme pour les feux avant. La selle, toute en longueur, est d’un très bel aspect mat : la plus belle que j’ai pu voir, toutes marques confondues !

Yamaha X Max Selle

Pour le passager, les poignées sont effilées et très bien intégrées. De discrets cale-pieds dépliables sont à noter.

Globalement, les 2/3 arrières du Yamaha X-Max 125 sont une vraie réussite esthétique et confèrent au X-Max un look superbe. Il y a des gênes de T Max, de la sportivité...

Yamaha X Max Pot d’échappement

L’avant est par contre beaucoup moins convaincant, et fait penser à une production bas de gamme, anonyme... Espérons qu’un futur re-stylage arrangera les choses et lui donnera plus de personnalité !

Prise en main, ergonomie et rangements

Une surprise nous attend à l’enfourchage du destrier : une fois monté dessus, on se retrouve avec le visage quasiment sur le guidon et la bulle. C’est vraiment curieux et cela donne immédiatement l’impression d’être sur un jouet ! Cela est dû à cette face avant très profilée vers l’arrière et à la position de conduite. Cette sensation contraste fortement avec l’aspect général du X-Max 125cc, dont le profil et la longue et belle selle laissaient plutôt à penser à une belle habitabilité.

Le pilote est néanmoins bien calé sur le dosseret de la selle. La fixation des rétroviseurs sur le guidon est pénalisante pour la visibilité en virage, car le réglage est alors perdu et oblige à bouger la tête pour surveiller l’arrière. De plus, ces rétroviseurs ne sont pas d’une grande surface.

Malgré un tunnel central assez large, les pieds sont suffisamment logés. Par contre, il est impossible de placer les pieds vers l’avant, la faute sans doute à la grande roue de 15 pouces. Dommage.

Yamaha X Max Profil

La selle présente un bon compromis entre assise ferme et confort. Mais elle est large, et du coup, même avec mes 1,85m j’ai du mal à poser les pieds à plat sur le sol ! Les petits gabarits seront pénalisés.
Un ressort aide à l’ouverture de la selle, et la tient en place pour l’accès au coffre.

Yamaha X Max Coffre ouvert

Ce dernier, tout en longueur comme la selle qui le recouvre, est censé accueillir deux casques intégraux. Mon intégral XL n’a pu rentrer dans aucun des logements - il est certes rendu moins facile à caser à cause de la batterie du système d’oreillette Cardo du GPS. La longueur de ce coffre sera peut-être profitable pour ranger d’autres objets occasionnels...

Yamaha X Max Coffre avec un casque intégral

Notons que l’intérieur n’est recouvert d’aucune garniture. Le plastique sera vite rayé, et un U ou une chaîne risquent de se balader bruyamment à l’intérieur !

Le tableau de bord est la grande déception de ce Yamaha X-Max 125. Alors que les équipements sont de plus en plus nombreux sur la production de scooters actuelle, que l’aspect général est de plus en plus soigné, Yamaha sert ici le strict minimum en terme de cadrans ! En tout et pour tout, une jauge à essence, un tachymètre, et un voyant de température. Le tout dans une sérigraphie qui s’il y a 10 ans aurait suffi, aujourd’hui est vraiment dépassée.

Yamaha X Max Tableau de bord

L’écran LCD propose des trips partiels en plus d’une horloge et des informations classiques (kilométrage principal). Le plastique imitation croûte de cuir habillant le guidon est dur, et d’aspect bas de gamme.

Le commodo droit présente le frein avant, la gâchette de démarrage et la commande des feux de détresse.

Yamaha X Max Commodo droit

Le commodo gauche quant à lui propose le frein arrière, les clignotants, le klaxon et le bouton plein phare.

Yamaha X Max Commodo gauche

Question rangements sur le Yamaha X-Max 125cc, c’est le quasi minimum aussi : une seule trappe sous le guidon pouvant accueillir ou un deux menus objets. Ce rangement est quand même verrouillable. Si vous optez pour un tablier il deviendra très difficile d’accès.

Yamaha X Max Vide-poches

Le bouchon d’essence est lui accessible par une simple trappe non fermée : la serrure est sur le bouchon lui-même, comme sur les anciennes voitures. Cette trappe fait vraiment fragile et il faudra la manipuler avec précaution.

Yamaha X Max Trappe essence

C’est vraiment bas de gamme aussi et surprenant de la part de Yamaha !

Pilotage

Yamaha X Max Vue de face

Une pression sur la gâchette démarre le moteur instantanément. Installé sur le Yamaha X-Max 125cc, le bruit de ce moteur est très quelconque et sonne assez métallique et "petit". Ce n’est pas le cas de l’extérieur : il est assez chantant, et monte facilement dans les aigus. Personnellement je lui trouve une belle mélodie.

Yamaha X Max Profil roulant

Moteur

Dès les premiers tours de roues on sent que ce moteur est le point fort du Yamaha X-Max 125cc. Aucun trou à l’accélération : que ce soit au départ d’un feu rouge ou en reprise, on est séduit par la volonté et l’énergie du mono-cylindre 4 temps. Il donne de la voix et délivre autant de puissance que de niveau sonore. Cela reste bien sûr supportable et dans les limites légales et très linéaire. Donc, facile à contrôler pour des débutants, ou des conducteurs plus expérimentés.

La bonne volonté du moteur permet d’envisager des parcours autoroutiers en toute quiétude. A 90 km/h, il suffit simplement d’ouvrir un peu plus pour que le X Max vienne chercher la puissance disponible qui lui reste. Les dépassements se font ainsi en toute quiétude.

Pas de compte-tours hélas pour nous dire à quel régime nous sommes.

Conduite

La position de conduite, typée moto, c’est-à-dire, assis comme sur une chaise permet de répartir les masses plus vers l’avant et donne au Yamaha X-Max 125, une agilité hors du commun. Malgré la grande roue avant de 15 pouces, le guidon n’est pas trop lourd, sauf man ?uvre à basse vitesse.

L’agilité du Yamaha X-Max 125 vous permettra de le conduire comme si vous étiez sur un 50cc, les performances en plus, tant il se place facilement et tant le X-Max est vif. Et comme rien ne dépasse du bas, les prises d’angles se feront sans frottement de béquille. La grande roue va aider le pilote par son effet gyroscopique plus important et contribuer à la stabilité de l’ensemble.

Freins

Le freinage est constitué d’un unique étrier à l’avant, ainsi qu’à l’arrière.

Yamaha X Max Roue avant

Ces étriers sont commandés respectivement par la poignée droite et la poignée gauche. Le freinage présente un bon mordant, et répond rapidement sans besoin de tirer fort sur les poignées. La machine ne cabre pas lors de l’utilisation seule du frein avant ou du frein arrière.

Sur l’avant, étant donné la présence d’un unique disque de frein, lors des freinages appuyés, il faudra compter avec une sensation de torsion de la fourche. Et si l’attaque est franche, le freinage devient ensuite plus flou, à moins de saisir la poignée avec force.

A l’arrière, le frein est presque trop présent. Il faudra faire attention à le saisir avec douceur sur le mouillé ou sur surface dégradée.

La machine ne cabre pas lors de l’utilisation seule du frein avant ou du frein arrière ce qui donne un comportement sain à la machine. Le corollaire est que les suspensions sont assez fermes et il faudra éviter les bosses ! On est loin du confort suave et tout en douceur de certains scooters GT. Sur le Yamaha X-Max 125cc, les suspensions sont typées sport, et renvoient sèchement les irrégularités de la route.

La machine s’avère très maniable, avec un rayon de braquage court : aucun problème pour se faufiler entre les voitures.

La bulle fumée, de forme carrée et assez étroite, est loin de protéger le pilote d’une manière correcte. Le flot d’air est dirigé sur la tête et le haut du buste du pilote, et que dire des bras fouettés par les vents !

Yamaha X Max Bulle

Si de longs trajets sont à prévoir, mieux vaut opter pour une bulle de taille moyenne, voire haute.

Conclusion

Avec un tarif à près de 4000 euros, le Yamaha X-Max 125 se place de fait sur le marché du haut de gamme. Pourtant, quelques lacunes viennent ternir le tableau : son tableau de bord minimal et vieillot, son esthétique à l’avant discutable, son manque de rangements, ses plastiques et un coffre grand mais pas forcément fonctionnel le positionnent au niveau de machines nettement plus modestes, et aux tarifs plus compétitifs.

Cependant l’entretien du Yamaha X-Max 125cc est très espacé : la vidange s’effectue tous les 6000 kms et le changement de courroie tous les 18000. Ces visites réduites permettront une économie sensible qui fait relativiser son prix d’achat.

La grande qualité du Yamaha X-Max 125cc réside dans son moteur et sa transmission excellentes ainsi qu’un accord chassis-moteur, qui contribuent à l’agrément du pilotage.

En conclusion, le Yamaha X-Max 125cc a plus du citadin que du scooter GT, un nouveau genre, l’Urbano-GT. Il crée ainsi un nouveau genre et ses nombreux propriétaires suivent Yamaha sur cette voie. Le Yamaha X-Max 125cc privilégie l’agilité par rapport au confort et à la protection du pilote, il privilégie l’efficacité au style.